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Pervez Musharraf rattrapé par la justice L'ANCIEN PRESIDENT PAKISTANAIS INCULPE DU MEURTRE DE BENAZIR BHUTTO


Pervez Musharraf rattrapé par la justice L'ANCIEN PRESIDENT PAKISTANAIS INCULPE DU MEURTRE DE BENAZIR BHUTTO
L'ex-général, placé en résidence surveillée dans sa villa des environs de la capitale Islamabad, s'est présenté hier matin à cette audience sous la protection de la police et de forces spéciales.L'ex-président pakistanais Pervez Musharraf a été formellement accusé hier du meurtre de son ancienne rivale Benazir Bhutto, assassinée en 2007 en plein rassemblement politique, une première pour un ancien chef des armées au Pakistan. «Il a été accusé de meurtre, de complot criminel pour meurtre et d'avoir facilité l'assassinat» de Benazir Bhutto, a déclaré le procureur Chaudhry Azhar à l'issue d'une audience dans un tribunal anti-terroriste de Rawalpindi, ville voisine de la capitale Islamabad. Pervez Musharraf a été rapidement rattrapé par plusieurs affaires, dont le meurtre de Mme Bhutto, depuis son retour au Pakistan fin mars après quatre ans d'exil entre Dubaï et Londres. L'ex-général, placé en résidence surveillée dans sa villa des environs de la capitale Islamabad, s'est présenté hier matin à cette audience sous la protection de la police et de forces spéciales.
«L'acte d'inculpation a été lu. Il a nié toutes les charges», a ajouté le procureur, précisant que la prochaine audience dans cette affaire était prévue la semaine prochaine. Le meurtre de l'ancienne Première ministre et chef du Parti du peuple pakistanais (PPP) tuée le 27 décembre 2007 devant des milliers de partisans à Rawalpindi lors d'une attaque à l'arme légère doublée d'un attentat suicide demeure un des assassinats les plus mystérieux de l'histoire du Pakistan. «Les accusations sont sans fondement. Nous n'avons pas peur de cette procédure. Nous allons respecter le processus judiciaire», a répondu Sayeda Afshan Adil, avocate de Pervez Musharraf. «Cette inculpation à caractère politique impliquant l'ancien président Musharraf dans le meurtre malheureux de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto n'est pas simplement fausse, fabriquée et fictive, mais aussi une tentative indigne de salir l'honneur et l'intégrité de l'ancien président à l'échelle mondiale», a renchéri l'équipe de Musharraf dans un communiqué. Le «Général Musharraf» avait pris le pouvoir en octobre 1999 à la faveur d'un coup d'Etat militaire sans effusion de sang. Après les attentats du 11 septembre 2001, il était devenu un allié clé de Washington dans la «guerre contre le terrorisme». Benazir Bhutto était, elle, rentrée au Pakistan à la fin de 2007 afin de participer aux élections législatives, mais elle avait rapidement fait état de menaces de mort contre sa personne et demandé une meilleure protection par le régime du président Musharraf. Les élections reportées à février 2008, avaient finalement été remportées par son parti le PPP, à la tête duquel son mari Asif Ali Zardari avait pris sa succession.
Les critiques ont souvent accusé M. Zardari, dont le mandat à la tête du pays se termine le 8 septembre prochain, de ne pas avoir réussi à faire progresser l'enquête sur le meurtre de son ex-épouse. Le gouvernement de M. Musharraf avait à l'époque accusé le chef des taliban pakistanais du TTP, Baitullah Mehsud, du meurtre de Benazir Bhutto.
Le chef taliban, qui a depuis été tué par un tir de drone américain, a toujours nié toute implication dans cet assassinat qui a marqué au fer rouge le Pakistan. Pervez Musharraf, 70 ans, était rentré au Pakistan en vue de participer aux élections de mai et «sauver» son pays confronté à la montée en puissance des taliban et à la crise économique. Mais son retour, qu'il qualifiait lui-même de «plongée dans les ténèbres», s'est avéré un fiasco. Sa candidature aux élections a été invalidée, la justice a forcé sa mise en résidence surveillée et des accusations formelles sont maintenant déposées contre lui dans l'affaire Bhutto. Pervez Musharraf pourrait choisir le «long chemin» et tenter d'être blanchi dans toutes les affaires retenues contre lui, mais un «accord» pour abandonner les charges ou l'exfiltrer n'est pas à exclure, estime Imtiaz Gul, directeur d'un institut de recherche sur les questions militaires.
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