Pertes humaines et de nombreux dégâts matériels

Les inondations provoquées par les pluies torrentielles, qui ont affecté samedi dernier plusieurs régions du pays, ont entraîné des dégâts préjudiciables, qui, en sus de causer des dommages matériels, ont conduit à la mort de trois personnes, selon la Wilaya d'Alger. Les interventions de la Protection civile se sont multipliées dans l'après-midi pour secourir des automobilistes coincés dans leurs véhicules, ou encore des habitants dont les maisons étaient littéralement submergées par les eaux.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - L'alerte lancée par l'Office national de météorologie (ONM) n'a pas suffi à éviter les incommodités induites par les premières pluies automnales qui se sont abattues samedi après-midi sur le pays.
Les citoyens étaient pris de court par la vitesse à laquelle les premières averses ont causé des remontées d'eau au niveau des routes principales des villes et des artères. Des véhicules emportés par les flots et des glissements de terrains ont nécessité l'intervention rapide de la Protection civile dans plusieurs wilayas.
«Plusieurs interventions ont été effectuées pour secourir les personnes bloquées dans leurs véhicules, suite à la montée des eaux au niveau de certaines routes à Aïn Naâdja et Kouba », indique la Protection civile dans son premier bilan.
Ses éléments ont également effectué des opérations de pompage des eaux infiltrées dans plusieurs quartiers de la capitale, à l'instar de Haï-el-Badr (Kouba), Birkhadem, Draria et Baba-Hassen, précise la même source. Dans certaines localités de la capitale notamment, les pompiers sont sortis à de nombreuses reprises pour des arbres tombés sur la chaussée. Dans quelques endroits, la circulation automobile était complètement bloquée et où des dizaines d'automobilistes ont dû attendre plusieurs heures avant que la voie ne soit dégagée.
Au-delà des dommages matériels signalés par la Protection civile, la montée des eaux a entraîné la mort de trois personnes, tandis que d'autres citoyens sont portés disparus. Le corps d'une femme âgée de 52 ans a été repêché de oued Saoula, hier, par les agents de la Protection civile.
La malheureuse était à bord d'une voiture au moment où les crues l'ont précipitée dans l'oued. La personne qui l'accompagnait est portée disparue.
À Maâtkas (Tizi-Ouzou), un homme a été retrouvé mort après avoir été électrocuté par un câble électrique.
Trafic perturbé et embouteillages
La souffrance des automobilistes qui avaient emprunté certains axes routiers habituellement fluides n'en était pas moins grande en raison des inondations. Le trafic routier a, de ce fait, connu de sérieuses perturbations jusqu'à entraîner le blocage de la circulation automobile au niveau des autoroutes. Plusieurs trémies étaient également inondées, notamment à Aïn Benian, donnant lieu à des bouchons sans fin dans la soirée. En dehors de la capitale, la route nationale n°86, reliant les villes de Marouana et Ouadi-el-Maâ était coupée. De même pour la RN 20 menant de Guelma à Constantine. Des dérapages de véhicules et de bus de transport ont été signalés au niveau de Boudouaou et de Boumerdès. Aucune perte humaine n'est à déplorer, mais cela a créé des points noirs au niveau de ce secteur. Par ailleurs, les usagers des transports en commun ont, eux aussi, été impactés par les caprices du temps. À Alger, le tramway a cessé de fonctionner pendant au moins trois heures avant de reprendre. Plusieurs personnes étaient contraintes de descendre des rames à l'arrêt des Bananiers. Uns situation qui n'a, évidemment, pas manqué de susciter le courroux des usagers et des citoyens en général, quant aux désagréments qui accompagnent, à chaque fois, le retour des pluies. Pourtant, les autorités ne sont pas sans connaître les catastrophes qui surviennent pendant cette période. Mais force est de constater que les «stratégies» mises en ?uvre sur le terrain sont loin d'être efficaces en termes de lutte contre les inondations. Selon les précisions apportées par la Wilaya d'Alger, la moyenne annuelle des cumuls à Alger atteint 600 mm. En moins de 24 heures, on a enregistré un taux de 20% de la moyenne globale au niveau de Draria, précise le communiqué de la Wilaya. Ce qui est un indicateur sur les conséquences du changement climatique qui s'opère depuis plusieurs années et qui se répercutent négativement en temps de sécheresse et d'inondations.
Les services de la Wilaya tiennent à rassurer que l'Office national de l'assainissement travaille en ce moment pour assainir le réseau routier. Tandis que les services de la Direction des travaux publics travaillent en collaboration avec la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal), afin de réunir les outils et moyens nécessaires pour faire face aux perturbations climatiques.
M. Z.