Algérie

Perspectives économiques en Afrique 2014



Perspectives économiques en Afrique 2014
L'analyse des chaînes de valeur mondiales met en lumière le fait que les réformes et le démantèlement du secteur industriel public ont abouti, entre autres, à une substitution des importations à la production nationale, une faible productivité et un développement du secteur informel.La croissance de l'économie algérienne cette année devrait se consolider pour s'établir à 4.3%, soit un rythme plus soutenu que les deux récentes années. Cette croissance devrait être tirée par les investissements publics et soutenue par une relance de l'activité dans le secteur des hydrocarbures, lequel devrait croître de 2%. La croissance hors hydrocarbures devrait rester supérieure à la moyenne pour se chiffrer à 5,3%. L'inflation devrait s'établir autour des 4%, toujours dans le voisinage des limites fixées par les autorités monétaires.C'est ce qui ressort du rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2014, publié le 19 mai à l'occasion des assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement. Rédigé conjointement chaque année par la Banque africaine de développement, le Centre de développement de l'OCDE et le Programme des Nations unies pour le développement, le rapport 2014 relève qu'en 2013 la croissance de l'économie algérienne s'est établie à 3% contre 3,3% en 2012, du fait principalement d'une baisse de la production dans le secteur des hydrocarbures et, à un degré moindre, de celle des dépenses publiques, conséquence des efforts de consolidation budgétaire. La croissance a été tirée principalement par la demande privée et les investissements des entreprises publiques.La croissance hors hydrocarbures est quant à elle estimée à 5,9%, contre 7,1% en 2012. En termes de répartition sectorielle du produit intérieur brut (PIB), le rapport constate que l'économie algérienne reste très dépendante du secteur des hydrocarbures. Celui-ci représente plus du tiers du PIB (36% en 2012), assure 70% des recettes budgétaires et 98% de ses exportations. Ainsi, souligne le document, avec une production d'hydrocarbures en baisse, une consommation domestique d'énergie en hausse et des exportations d'hydrocarbures en chute aussi bien en volume (-7,4%) qu'en valeur (-10,3%), la vulnérabilité de l'économie algérienne aux fluctuations de ce secteur s'est accentuée en 2013. "Ce constat pose la question de la soutenabilité des finances publiques et de la viabilité du financement de l'économie à long terme. Il révèle aussi un besoin urgent de diversification et de transformation structurelle de l'économie algérienne", analyse le rapport. Sur un autre plan, le document note que "même si elle reste solide, la position extérieure de l'Algérie a commencé à présenter des signes d'essoufflement au cours de l'année 2013". L'excédent de la balance courante s'est ainsi contracté à 1,2% du PIB (contre 5,9% du PIB en 2012), sous le double effet d'une baisse des exportations et d'une hausse des importations. "Toutefois, les réserves extérieures de change restent toujours confortables (196 milliards de dollars à fin 2013, soit plus de 3 ans d'importations) et l'endettement extérieur faible (3,2 milliards de dollars à fin 2013, soit 1,5% du PIB)", souligne le rapport.Les réformes de l'environnement des affaires n'évoluent pas au rythme souhaitéEn dépit de la volonté politique affichée, les réformes de l'environnement des affaires n'évoluent pas au rythme souhaité, précise le rapport, rappelant que l'édition 2014 du rapport de la Banque mondiale Doing Business classe l'Algérie au 153e rang sur 189 pays en 2013.Il révèle des difficultés persistantes du climat des affaires, caractérisé notamment par des lourdeurs dans la création d'entreprises, le dédouanement et l'enregistrement des activités commerciales. Cette situation engendre des délais dans les opérations et des coûts de transaction importants. "Ce classement ne reflète toutefois pas les flux d'investissements directs étrangers (IDE) hors hydrocarbures (HH), qui ont plus que quadruplé entre 2012 et 2013", souligne le document qui note que ces IDE HH, de l'ordre de 2,2 milliards de dollars annoncés en 2013 selon l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), représentent désormais presque 2,5% des investissements du pays, contre moins de 1% en 2012. Ils constituent un important vecteur pour le transfert des technologies et de l'innovation, notamment dans le secteur industriel, où se concentrent 95,5% des IDE HH. Les IDE dans le secteur des hydrocarbures ont représenté environ 2 milliards de dollars, soit un peu moins de 50% des IDE globaux, alors qu'ils en représentaient la grande majorité les années précédentes. "S'agit-il d'un changement de comportement des investisseurs étrangers malgré la règle des 51/49% ' Ou s'agit-il d'une année particulière, surtout si on précise que près de 75% des IDE HH proviennent d'un seul pays, le Qatar '" s'interroge le rapport.Les dépenses sociales budgétisées et les subventions indirectes sont évaluées à 54,9 milliards de dollarsSur le plan du développement humain, le rapport indique que l'Algérie a confirmé la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Selon l'Indice de développement humain 2013, l'Algérie s'est classée au 93e rang sur 181 pays en 2012, avec une valeur de l'indice de 0,710 contre 0,713 en 2011. En 2013, le PIB par habitant est estimé à 5 503 dollars. "L'accès au logement et le chômage (9,8% en 2013) restent des défis majeurs pour le pays", estime le rapport. Ce dernier relève que les programmes relatifs aux filets sociaux sont construits autour de la nécessité de prendre en charge le chômage, en particulier des jeunes et des femmes, et les personnes en situation de précarité (personnes âgées, femmes sans foyer, handicapés, etc.).Le nombre de bénéficiaires a doublé entre 2000 et 2012, passant de 547 000 à 1 090 000, soit une progression moyenne de près de 6% par an. En 2012, les dépenses sociales budgétisées étaient de 28,3 milliards de dollars. Quant aux subventions indirectes, elles sont de l'ordre de 26,6 milliards de dollars, soit un total de 54,9 milliards de dollars, ce qui représente un peu plus de 30% du PIB. Ces dépenses sociales sont consacrées à hauteur de 25% aux produits alimentaires de base, de 29% à la santé, à l'éducation et aux transports, et de 46% aux logements et aux prêts bonifiés qui y sont associés. Les subventions indirectes permettent de soutenir les prix de l'eau potable (16%), de l'électricité (13%), du gaz (31%) et des produits pétroliers (40%). "Toutes ces subventions sont destinées à assurer la protection des ménages à faibles revenus. Cependant, en l'absence d'un ciblage des démunis et des couches vulnérables, les dépenses sociales profiteraient davantage aux ménages aisés. En outre, l'impact sur le chômage, notamment des jeunes, reste faible en dépit des dispositifs de soutien à l'emploi pour cette catégorie de la population", note le rapport.Le document relève également qu'hors hydrocarbures, l'intégration aux chaînes de valeur mondiales reste relativement marginale, avec 2,81% du montant des exportations totales. Les activités intégrées dans les chaînes de valeur mondiales qui concernent le potentiel productif sont principalement les secteurs des hydrocarbures, des industries agroalimentaires, des industries extractives et des mines, ainsi que les échanges extérieurs de biens et services (exportations-importations).M RNomAdresse email




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