Perspectives

Les relations entre l'Algérie et l'Union européenne avancent. Pas au rythme que les deux parties espéraient mais si l'on considère que des progrès ont été réalisés depuis la signature de l'Accord d'association en 2005, il n'en reste pas moins que la crise financière internationale a quelque peu parasité le processus. Si du côté de Bruxelles, on commençait à voir les choses autrement, il en a été de même pour Alger qui, face aux effets néfastes de la récession mondiale, a pris des mesures à même de protéger son économie.
Aujourd'hui, si les perspectives d'une reprise de l'économie mondiale ne sont pas toujours prometteuses, l'Union européenne semble formuler le souhait que l'Algérie lâche du lest pour permettre aux IDE de se réaliser. Le report du démantèlement tarifaire vient confirmer cette entente entre les deux parties. Au-delà de l'aspect économique, le politique a eu une grande part dans les relations algéro-européennes ces dernières années et, notamment, depuis le début du Printemps arabe. Si l'on n'a pas frôlé l'incident diplomatique et l'ingérence dans les affaires internes, le processus de réformes annoncé par le président Bouteflika dans son discours du 15 avril 2011 a été suivi de près par Bruxelles.
L'observation des élections législatives du 10 mai dernier en a été le test et l'Union européenne a touché du doigt une réalité algérienne faisant l'exception d'un monde arabe pris dans les méandres d'un islamisme que l'Algérie a connu bien avant.
Quant à l'avenir des relations algéro-européennes, il est tout à fait clair qu'elles demeurent liées aux contextes régional et international. La relance de l'union du Maghreb arabe actuellement bloquée par le Maroc en raison du conflit du Sahara Occidental, les perspectives politiques en Libye, en Tunisie et la situation sécuritaire dans la sous-région notamment au Mali sont autant d'éléments qui vont certainement peser dans la balance.