Réalité - Les personnes âgées, dont le nombre frôlera six millions dans 20 ans, sont de plus en plus marginalisées.
Malgré un état de santé défaillant, aggravé par l'apparition progressive de maladies liées à leur âge avancé, devenant parfois de véritables assistés, de nombreuses personnes âgées restent entourées de leurs enfants, petits-enfants et parfois arrières petits-enfants, qui leur prodiguent soins et affection. D'autres, beaucoup moins chanceuses, à l'inverse maltraitées et rejetées par leurs familles se tournent alors vers les maisons de vieillesse, où elles retrouvent le même climat, si ce n'est pire. Ces structures accueillent ces personnes fragiles et affaiblies, abandonnés par leurs familles.
Le centre de Dely Ibrahim est l'une des ces structures qui accueillent des mères jetées par leurs progénitures. Les résidantes sont certes prises en charge par la tutelle qui leur procure les soins nécessaires mais souffrent terriblement d'avoir été privées de la chaleur familiale.
« Je suis bien ici et tous les employés sont mes enfants. Mon fils m'a ramené dans cet endroit il y a quelques années et je ne savais pas qu'il allait m'abandonner à jamais (...) il avait pris une petite valise et m'avait dit qu'il m'emmenait pour une visite et je me suis retrouvée dans ce foyer », témoigne une femme résidante au centre de Dely Ibrahim.
« En fait, a-t-elle dit, j'étais furieuse lorsque mon fils m'a laissée mais quelques jours après je commençais à me sentir sereine. Ma belle fille ne veut pas de moi chez elle et mon fils n'a pas une forte personnalité. Je suis une vieille femme, j'ai mes habitudes alimentaires, mes médicaments (...) » a-t-elle ajouté. « J'ai deux filles mariées, dira une autre, mais elles ne viennent me rendre visite que très peu. Elles m'ont ramené dans ce centre parce que leurs maris me malmenaient ». Il faut dire que le personnel du centre tente tant bien que mal d'apporter un peu de réconfort et d'affection à ces oubliés de leurs enfants égocentriques et ingrats. « Nos enfants sont ingrats et oublieux, ils nous ont jetés comme on jette... », déplore une des hôtes de l'hospice. Un employé du centre dit éprouver un sentiment bizarre à chaque fois qu'il franchit le seuil de ce lieu, beaucoup d'amertume et de désolation pour ces vieilles femmes victimes de leur dévouement et de leurs sacrifices pour une progéniture qui, en retour, les a abandonnées. Il s'est dit tout aussi désolé pour les vieilles qui souffrent d'un handicap et dont les proches se sont débarrassées en les plaçant dans ce foyer.
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Posté Le : 21/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R N APS
Source : www.infosoir.com