Algérie

«Personne ne peut s'immiscer dans mes prérogatives»



Une nouvelle philosophie pas du tout inquiétante se met en place dans la méthode de travail du sélectionneur national Rabah Madjer. Cela rassure. Et c'est tant mieux. Dans ses bagages, 86 sélections, 28 buts, vainqueur notamment de la CAN en 1990 et de la Ligue des champions avec le FC Porto en 1987 (2-1 face au Bayern Munich).Il a dirigé trois fois les Fennecs (1994-1995, 1999 et 2001-2002), il quitte les bancs de touche en 2006, lors d'un bref passage à Al-Rayyan Club (Qatar). Il est arrivé avec ses adjoints à un moment où il ne restait plus rien des Fennecs, qui avaient tant fait douter les grandes équipes internationales. Sa nomination en 2017 n'a pas été du goût de plusieurs dirigeants et même des médias qui voyaient en cet homme, celui qui enfoncerait davantage les Verts. Des déclarations fracassantes fusaient de partout et des conférences de presse houleuses. Il était l'homme à abattre. Sa force de caractère fait de lui et de ses adjoints, celui qui enfourchera son cheval de bataille pour aller à la conquête des résultats. Les premiers sur le terrain lui donnèrent raison. Le calme commençait à retrouver son terrain. Les premiers résultats font taire ceux qui voulaient un sélectionneur étranger à la tête de l'équipe nationale. Il arriva au moment où la sélection était confrontée à une crise de résultats sans précédent. Il s'en est suivi un travail que nous avons entamé pour remettre cette équipe sur les rails, et nous espérons que les fruits seront récoltés dans l'avenir. Dans une interview accordée à notre confrère de TSA, il s'est voulu différent dans ses propos, ses engagements et sa philosophie. On est même tenté, aujourd'hui de parler d'un décollage à partir d'une nouvelle piste. Il promet d'être le seul commandant à bord, il ne recevra de conseils que de ses adjoints. «Je ne veux pas verser dans la polémique. Je regrette juste l'acharnement dont a été victime le staff technique juste après notre arrivée à la tête des Verts. Je tiens à préciser que je suis seul maître à bord et unique responsable dans mes choix de joueurs. Personne ne peut s'immiscer dans mes prérogatives en me dictant qui je dois appeler ou non... Je suis tenu par rendre les comptes uniquement à mon employeur». Voilà ce qui est claire et qui se démarque des dernières politiques. Son premier bilan rassure les supporters et les critiques reçues en plein chantier semblent ne pas le perturber, voire même l'écraser par cette folle envie de réussir et de tirer du trou les Verts. La prochaine sortie est qualifiée «de deux tests importants... en vue de la reprise des qualifications de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2019 qui aura lieu en septembre prochain.» Ce train de vie de l'équipe nationale ne sera pas de tout repos. Il veut aller le plus loin possible dans ses réalisations jusqu'à faire plomber la cohésion des acteurs retenus. «Nous aurons également à défier le Portugal à Lisbonne, ça sera un match de prestige qui nous sera très bénéfique sur tous les plans». Madjer évoque l'un de ses objectifs qu'il souhaiterait concrétiser, celui «d'africaniser cette équipe pour pouvoir faire face au climat parfois difficile des terrains en Afrique». Dans cet entretien, il explique que sa mission est de ne pas former des joueurs mais de prendre les meilleurs, ceux remarqués sur les différents terrains nationaux de football. Il veut «des éléments aguerris et durs». C'est l'exigence de la Coupe d'Afrique des nationaux. Pour contredire les mauvaises langues qui évoquent la non convocation des binationaux, il dira «je ne veux pas répondre à cette question. Je refuse de citer des noms, je me contente de dire que les portes de la sélection restent ouvertes pour ceux capables d'apporter un plus mais à condition de posséder le profil que nous cherchons. J'ai décidé de passer l'éponge sur ceux qui m'ont critiqué dans les plateaux de télévision». Il n'est pas à ce poste pour chérir qui que ce soit, ce n'est pas son dada. Il sera intransigeant dans ses méthodes de travail et ne seront retenus que ceux qui démontrent leur technicité dans le jeu. Peut-on y croire ' La réponse ne se trouve pas en tout cas dans le pari de la collection des questions-réponses, mais sur les premiers résultats acquis depuis sa nomination. Ensuite dans cette réponse, il explique qu'aucun joueur ne sera mis de côté à la seule condition qu'il réponde aux exigences de ce nouveau staff, qui veut démontrer qu'avec des nationaux à la tête de nos équipes, il faut y croire. C'est le cas. Et ce 22 février, face à la Tanzanie, Madjer complétera sa réponse.


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