Encore une fois, Visa pour l'Image aura été quelque peu en marge de l'information. La portée médiatique et professionnelle du Festival est telle que les sujets exposés sont plébiscités par les pairs et repris par les différents médias à travers le monde.
A l'image de Miquel Dewever - Plana qui nous confiait au début du festival : « On me dit toujours que je travaille sur un sujet très intéressant, mais qui n'est malheureusement pas porteur, pas vendable. » Puis Visa pour l'Image l'expose, le présente en soirée de projection : « Je voulais montrer comment et pourquoi un enfant de 14 ans devenait tueur à gage. » « Il est simple de décrier les gangs, mais le mal est plus profond, il est ailleurs, ils sont violents et cette violence est née d'une situation sociale qui prend racine dans l'extrême violence du génocide perpétré contre les mayas par les dictatures militaires' », explique Plana. Tenter de comprendre sans justifier, mais démontrer la vraie source du mal. De façon intemporelle, Abbas, l'ancien, nous « re » plonge dans un passé lointain, pour nous faire voyager à travers l'histoire de son pays, l'Iran, dans une exposition originale où les planches de contact côtoient l'intimité des mails échangés et les images d'actualité passées, mais si présentes dans l'évolution de ce pays si complexe ! Les reportages sélectionnés par l'association Care International sont autant de projecteurs éclairant des sujets tus ou cachés, inintéressants pour les médias lambda. Faisant connaître des situations dramatiques, dénonçant l'inhumain pour que nul ne dise on ne savait pas !Le photojournalisme revient à son essentiel, le reportage. Preuve en est, la triste nouvelle qui arrive lors de la seconde soirée de projection, lorsque l'assistance apprend l'assassinat de Christian Poveda à San Salvador. Ce journaliste se préparait à présenter, à Paris, son film La Vida Loca sur les gangs des Maras au Salvador. Ce même reportage avait été exposé en photos lors du précédent Visa pour l'Image. Décrivant le phénomène des Maras comme étant « 'un nouveau fléau mondial qui détruit par la violence aveugle les principes démocratiques et condamne à mort une jeunesse privée de tout espoir d'avenir' il ne s'agit pas d'un choc de génération mais d'un affrontement anthropologique ». Ces différents reportages montrent que la profession est en train de muter, dira Laurent Julliard de l'agence française Contexte : il ne s'agit plus d'informer mais de creuser le sujet et d'aller au fond des choses, de tenter de comprendre. Nous avons craint un certain temps que la crise mine la profession, mais on dirait qu'au contraire, elle l'épure et la rend plus exigeante vis-à-vis de ce qu'elle produit... Heureusement pour le simple citoyen qui, lui, est submergé d'informations futiles et inutiles '
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Posté Le : 19/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nazim Mekbel
Source : www.elwatan.com