Perpétuité pour un père incestueux Il incite sa propre fille à la prostitution

Il lui propose carrément de mettre à contribution les membres de sa famille et ainsi ne plus se tracasser pour remplir le couffin. Cet ami est allé loin dans ses « bons conseils » en lui donnant les bons tuyaux pour que sa fille Zohra ne tombe pas enceinte et lui procure des comprimés contraceptifs qu'elle doit prendre quotidiennement à l'insu de sa mère. Sinon, ce sont des menaces de mort. La fille s'est exécutée contre son gré. Une fois violée par son propre père, elle est installée dans un appartement à Alger où elle est proposée à des commerçants et autres contre des sommes mirobolantes. Une année est passée sans que la mère soupçonne quoi que ce soit. Toutefois, le doute commence à s'installer. Devant la barre, elle a expliqué à la présidente du tribunal pénal de Sidi M'hamed qu'elle a remarqué un changement dans l'attitude de son époux et de sa fille mais qu'elle était loin de s'imaginer ces horreurs. La voiture, les habits neufs, les fruits et légumes à profusion... « Il fallait une explication à tout cela », dira-t-elle entre deux sanglots. « Alors, un jour, en lui demandant des explications par rapport à tout cela, elle a craqué et a fini par tout avouer. J'ai caché ma fille et je suis partie chez la police pour déposer plainte », a-t-elle expliqué. Le père a été appréhendé le jour même. Quant à Zohra, elle est suivie par un psychologue. Son témoignage a ému la salle. Les cheveux dissimulés sous un foulard, les yeux cachés sous de grosses lunettes de soleil, elle arrivait à peine à articuler ses déboires et son histoire rocambolesque. Maître Madani N. a demandé la perpétuité contre ce père indigne en citant les articles du code pénal qui incriminent l'inceste et la prostitution. L'avocat du père a plaidé le chômage, la pauvreté et les mauvaises influences. Son client, dira-t-il, doit bénéficier des circonstance atténuantes. La salle a retenu son souffle. L'avocat général a été intransigeant en demandant la perpétuité. Zohra, sa mère et l'avocate sont sorties de l'audience le c'ur léger en poussant un grand ouf de soulagement.