Algérie

Perpétuité pour un homicide volontaire



Salim Boussaha, 22 ans, est certainement le seul criminel, appelé, samedi dernier, à l?ouverture de la 2e session criminelle du tribunal de Annaba, à répondre d?un homicide volontaire avec préméditation à ne pas avoir la tête d?un assassin. Tout en lui indiquait le fils de bonne famille, un physique de jeune et une physionomie avenante avec un visage au teint clair légèrement noirci par une fine moustache. Rien en lui ne révélait le criminel présenté par l?arrêt de renvoi qui, le 21 janvier 2005 à 18h30 à Ben M?hidi dans la wilaya d?El Tarf, allait transpercer d?un coup de couteau le ventre d?un de ses amis de quartier Samir Tarfaya, 31 ans. Salim avait déjà eu affaire à celui qui allait devenir sa victime en 2002 au sujet d?une tentative d?atteinte à la pudeur dont il avait fait l?objet. Il avait reçu des coups, s?est défendu, avant de fuir pour se présenter à la gendarmerie et déposer plainte. Pour cet acte, son agresseur avait été condamné à une peine de prison ferme et sera libéré une année après. A la sortie de prison de ce dernier, les deux amis se réconcilièrent. Chacun de son côté paraissait avoir oublié ce qui s?était passé une année auparavant. Mais c?était compter sans la passion que cultivait pour la pédophilie celui qui allait être assassiné. Son casier judiciaire mentionnait qu?il avait été à maintes reprises condamné pour agressions et violences dont deux contre ses propres parents. Sa passion pour Salim le reprit de plus belle. Ce dernier ne voulait plus entendre parler d?une autre relation que celle amicale. D?autant qu?au plan physique et physionomique, Salim ne laissait pas les jeunes filles indifférentes et insensibles à son charme. C?est, apparemment, cette tendance de don Juan du village qui allait le perdre. En cette fin d?après-midi du 21 janvier donc vers 18h15, ce fut le drame. Une toute petite tache de sang sur un pas de porte, le corps d?un homme agonisant découvert par une voisine qui l?entendra dire « c?est Salim qui m?a tué » avant de rendre le dernier souffle. L?arrêt de renvoi indiquait un homicide volontaire avec préméditation commis par Salim Boussaha avec la complicité de son cousin Rafik Bouroukba, 21 ans. La vieille maison parentale avait servi de décor à ce crime. C?est là où, prétextant récupérer une veste, la future victime aurait tenté d?attirer son assassin pour abuser de lui. A la barre, le témoignage d?un adolescent, le seul témoin qui aurait assisté à la scène, s?était empêtré dans des déclarations contradictoires. Le procès-verbal d?enquête précisait un quartier très mal éclairé, quelques gouttes de sang sur le pas de porte de la maisonnette en question et le corps d?un homme découvert agonisant, décédé après son évacuation vers l?hôpital. Ce sont tous ces faits sur lesquels la partie civile, représentée par Me Bouchemmoukha axera sa plaidoirie affirmant que la préméditation ne laissait aucun doute. C?est dans le même sens qu?abondera le représentant du ministère public pour requérir la peine capitale à l?encontre de Salim Boussaha et la perpétuité pour Rafik Bouroukba. Un réquisitoire que la défense composée du bâtonnier Me Nejoua, Me Abderrahmane Amara et Me Bousbaâ ont tenté, chacun de son côté, de réduire à néant pour conclure à un homicide involontaire et demander l?indulgence du tribunal. Après les dernières déclarations des accusés et délibération, les membres du tribunal ont répondu par oui à toutes les accusations sur un homicide volontaire avec préméditation à l?encontre de Salim Boussaha qui a été condamné à perpétuité. Quant à Rafik Bouroukba, il a été innocenté de tous les faits de complicité dont il était accusé.


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