Algérie

Permis de conduire, permis de tuer



Encore et toujours. Deux accidents de la route survenus enl'espace de 48 heures, respectivement à Annaba suite à une collision entre unautocar et un camion, et à Constantine mettant en scène un autobus (encore) etun semi-remorque, avec à la solde deux morts et une quarantaine de blessés, viennents'ajouter à la liste, malheureusement longue, des deuils du bitume. Selon leschiffres officiels, 4.200 Algériens périssent sur les routes. Des statistiqueséloquentes qui placent l'Algérie parmi le peloton de tête des pays les plusvulnérables aux accidents de la route.

En effet, il ne se passe pas un jour sans qu'un dramatiqueaccident vienne enrichir la rubrique des faits divers, à tel point qu'entredeux tombes creusées par la vitesse, il y a une tombe recouverte de tôlefroissée.

Si pour les pouvoirs publics, le coupable est tout désigné -Amar Tou parle de 90%d'accidents mortels dus au facteur humain -, il serait simpliste de ne s'entenir qu'à cette seule explication du texte. Un autre bouc émissaire a été touttrouvé en pointant d'un doigt accusateur les auto-écoles. Ces dernières sontsoupçonnées ouvertement de mal former les candidats au permis. Ce même permisde conduire a été surtaxé pour décourager les futurs conducteurs. Des solutionsextrêmes qui renseignent sur l'incapacité des concernés à trouver des paradesplus appropriées afin de mettre fin à cette tragédie quotidienne.

La situation est devenue telle que le danger des routes estpassé du simple stade des statistiques à celui de problème prioritaire national.Toute une batterie de mesures dissuasives, de durcissement des lois, de la miseen application de la tolérance zéro, ont été mises enbranle pour freiner l'hémorragie des routes, mais sans résultats probants. Laroute continue toujours de flinguer.

Selon la Protection civile, 100 personnes ont été tuées et 194 autresblessées au cours de la première quinzaine du mois de septembre et de Ramadhandans 78 accidents de la route survenus à travers le pays. Et à chaque drapblanc étendu en travers de la chaussée, une déclaration de guerre contre leschauffards qui se veut une réponse au fléau.

Le gouvernement, par la voix de son ministre des Transports,a promis de prendre « prochainement » une autre série de mesures coercitivesvisant à renforcer la lutte contre les accidents de la circulation et les actescontrevenant au code de la route. Création de sections spécialisées au niveaudes tribunaux pour traiter des affaires liées aux accidents de la route, inventairedes permis de conduire et des cartes grises, autant de mesures qui seront, selonla voix officielle, à même de solutionner cette « endémie ».

Ciblant les cars, principaux acteurs des accidents les plusmeurtriers, un cahier des charges est en cours d'élaboration pour le transportcollectif des voyageurs et concernera tant les taxis que les cars. Ce documentprendra en considération toutes les dispositions pratiques de sécurité etd'hygiène, notamment un contrôle technique fiable, l'âge du véhicule et lesconditions de conduite, dont l'âge du chauffeur.

Mais en attendant que ces solutions sur papier trouventleur pleine mesure sur les routes, les terroristes du bitume sont toujours encirculation.




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