Algérie

Périple: Traversée des djebels du Djebess et Kerkera (Constantine)



Périple: Traversée des djebels du Djebess et Kerkera (Constantine)
Il nous arrivait d’admirer le majestueux djebel Kerkera que Malek Haddad a si justement dénommé «La Baleine violette» qui dominait de manière imposante notre ville Constantine et qui semblait narguer notre âme de randonneur.

Nous nous décidâmes un beau jour de lui lancer un défi et c’est ainsi qu’en date du mercredi 28 décembre 2011, journée ensoleillée mais froide, nous entreprîmes son escalade avec armes et bagages.

Mon ami Abdelaziz dit «Kamel» parti du Bosquet vint à ma rencontre vers 10h00 au Chemin forestier, lieu de résidence. Et delà, nous traversâmes la ville et nous nous dirigeâmes tout droit vers la cité populaire et populeuse «El Bir» pour quitter la ville et entamer aussitôt la première escalade du djebel Djebess.

Mon ami Kamel était loin de s’imaginer des difficultés qu’il allait devoir affronter, quant à moi, j’en connaissais déjà un bout, pour l’avoir déjà emprunté avec mon ami Aïssa Filali.

Ceci dit, le premier obstacle c’était la traversée d’un oued boueux dont les berges étaient glissantes.

Toute de suite, c’était la montée d’une pente très prononcée, étant entendu qu’il fallait suivre une ligne droite alternant avec les lignes de crête tout en évitant les habitations éparses se trouvant sur ce parcours. La forêt du Djebess était à notre droite que nous dominions dans cet itinéraire avec de belles vues sur cet espace forestier de la périphérie de Constantine.

Dans cette sortie, je servais donc de guide à mon ami Kamel qui ne s’attendait pas à la rudesse du tracé du parcours que j’avais choisi non pas par hasard mais délibérément car il fallait chercher à être en hauteur pour dominer et admirer les paysages et gagner du temps dans cette traversée.

Arrivés en haut du djebel, une vue imprenable sur la ville de Constantine et de ses tentacules s’affichait à nous. On avait l’impression de découvrir une nouvelle ville. Ces propos sont de mon ami Kamel qui s’émerveillait à chaque fois que l’on avançait en chemin.

La traversée du Djebess dura environ 1h30. Kamel était encore loin de réaliser des pénibilités qui l’attendaient…Mais aguerri qu’il est, à aucun moment, je n’ai douté de son ardeur et de son courage.

A certain moment du parcours, je l’entendais grommeler mais sans méchanceté. Il me reprochait le choix du tracé surtout à l’entame de l’immense « djebel Kerkera . Car de Constantine, cette montagne lui paraissait abordable. Une fois sur place, il s’étonna de la pierraille, des blocs rocheux et des ronces qu’il fallait traverser. C’était donc un véritable parcours du combattant et qu’il fallait qu’il se ressaisisse et résister aux difficultés du terrain pour réussir ce périple.

Il était environ 12h30 quand nous entreprîmes l’escalade de ce grand versant Sud du djebel Kerkera. II a fallu déployer de gros efforts pour arriver au sommet. Et là, on avait l’impression de planer tant on pouvait apercevoir au loin bon nombre de localités dont le barrage et le pont de Beni Haroun et à notre droite les jardins de Hamma Bouziane ou ce qu’il en reste…la région de djebel Ouahch, à son piémont la cimenterie, le plateau de Aïn El Bey avec la nouvelle ville Ali Mendjelli…

Tout au long du parcours Kamel se tenait derrière moi et heureusement car il ramassa un billet de 1.000 DA qui s’échappa de ma poche arrière et deux autres billets également de la même valeur allaient subir le même sort.

Le trajet à parcourir étant encore long, nous avons été contraint d’abréger notre itinéraire à l’approche de la nuit qui arrivait à grand pas.

Il faut dire quand même que l’escalade et la traversée du Kerkera dans sa longueur a duré plus de 5 heures quand nous rejoignîmes la piste de Sidi Slimane menant à M’Gharouel, canton de la forêt de Chettabah. Nous nous dirigeâmes alors vers Ibn Ziad en passant par El Azib, route goudronnée, en pleine nuit.

A 19h30, nous prîmes des boissons chaudes au café «El Hachemi» et il nous restait encore 25 km de marche pour arriver à Constantine.

Il faut signaler que nous n’avions observer aucune halte depuis 10h00 du matin, heure de notre départ. Ce n’est qu’à la sortie d’Ibn Ziad, en allant sur Constantine, que nous avions mangés nos casses croûtes tout en marchant.

Mon ami Kamel commençait à souffrir de son genou gauche, une vieille blessure et d’un refroidissement. Arrivés à la station d’essence d’El Menia vers 22h30, Khlil son fils vint à notre rencontre et nous récupéra en voiture. C’était un véritable soulagement après une marche qui a duré 12 heures soit un parcours de plus de 60 km environ dans un terrain très accidenté.

Pour l’anecdote, Kamel me manifesta sa gratitude pour lui avoir fait découvrir ce merveilleux site constantinois et me lança au visage: «Wahab, tu es un homme des grands défis».

* Photo ci-dessus: le djebel Kerkera

Fait à Benzouite (Collo), le mardi 24 juillet 2012
Par Abdelaziz Gharbi et Abdelouahab Karaali
Contribution «Connaissance des milieux naturels d’Algérie»


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