Algérie

Percée de la droite xénophobe



Même l'esprit le plus machiavélique n'aurait pas prévu une issue de vote aussi inextricable. Aucun parti politique n'a obtenu la majorité des sièges au Parlement. Le parti de centre gauche, le Parti démocrate, au pouvoir a été battu de manière éclatante (à peine 19%), alors que le parti xénophobe de la Ligue du Nord a fait son meilleur score depuis sa création, soit 18%.La droite qui était à l'opposition a obtenu 37% des voix (Forza Italia et ses alliés : La Ligue, Fratelli d'Italia?) alors que le Mouvement 5 étoiles a décroché plus de 32,6%. Ces deux courants politiques ont basé leur campagne électorale sur un discours démagogique qui promettait «la priorité aux Italiens» et «le blocage de l'immigration et l'expulsion des immigrés en situation irrégulière».
La majorité des électeurs, 73% des ayants droit à voter, ont donc choisi leurs représentants en fonction de la peur de l'étranger (surtout des musulmans)et du nationalisme, qui leur garantirait une prospérité économique.
Mais ces résultats, outre la grande déception de la gauche qui a été laminée et le retour triomphal de l'extrême droite xénophobe et islamophobe, révèlent la fragilité d'un électorat qui a voté massivement, surtout au Sud, pour une formation politique nouvelle, le M5S, qui n'a pas une grande expérience dans la gestion des affaires du pays et qui a été l'objet de critiques acerbes quand ses candidats ont eu à gérer des villes, comme la capitale.
Leur slogan «Pour plus de transparence et d'honnêteté» a toutefois charmé des millions d'électeurs las des scandales de corruption et de mal gouvernance qui éclatent régulièrement dans la péninsule.
Mais pour sortir de cet imbroglio, le chef de l'Etat italien, Sergio Mattarella, devra décider s'il doit accepter une coalition de partis qui se formerait suite à un accord entre différents courants ou s'il devra renvoyer tout le monde à de nouvelles élections législatives, sans avoir la garantie qu'un ultérieur scrutin pourrait déboucher sur une nette majorité parlementaire à même de gouverner la troisième puissance économique européenne.
En attendant, la première victime de ce scrutin a été l'ancien Premier ministre et secrétaire général du Parti démocrate, Matteo Renzi, qui a annoncé sa démission de dirigeant du parti de centre gauche.
Pour leur part, les leaders des deux partis politiques arrivés en lice dans ces élections législatives, Luigi di Maio (M5S) et Matteo Salvini (la Ligue du Nord), se disent «prêts à gouverner», chacun se voyant déjà assis dans le fauteuil de président du Conseil italien. Mais la grande inconnue demeure : avec quel parti minoritaire feront-ils leur alliance pour s'assurer une majorité, anachronique certes, (l'histoire de l'Italie n'en manque pas) mais une majorité tout de même.


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