Algérie

Pénuries de médicaments : Souffrance «éthique» des oncologues à Oran



Les résultats primaires d'une étude sur le personnel médical chargé des femmes atteintes des cancers du sein et du col utérin au CHU Oran, révèlent une souffrance «éthique» des médecins en raison des pénuries des médicaments nécessaire pour la prise en charge des patientes. L'étude intitulée «Prise en charge institutionnelle des femmes atteintes des cancers du sein et col utérin», menée par les sociologues Naouel Azzouz et Fatima Benaoum, dans le cadre du Programme national de la recherche (PNR), fait ressortir «une pénibilité de l'exercice de l'équipe médicale à cause du manque des moyens et des pénuries répétitives des médicaments». L'étude est réalisée en partenariat avec le service de maternité du CHU Oran, disposant d'une unité d'oncologie chargée des cancers du sein et du col utérin. «Dans notre étude, nous nous sommes intéressées aux professionnels sur un plan humain et à leur travail quotidien», a souligné Mme Azzouz lors d'une conférence animée jeudi au siège du Groupe de recherche en anthropologie de la santé (GRAS) d'Oran. Elle a ajouté que les médecins se trouvent désarmés face aux souffrances des patientes quand les médicaments et les moyens font défaut. «Certains de ces praticiens vivent très mal cette situation et éprouvent des difficultés d'annoncer aux malades, qui viennent parfois de très loin, qu'elles ne peuvent pas recevoir des soins», renchérit, pour sa part, Mme Benaoum. Cette même étude a fait ressortir de nombreux problèmes entravant la mission de cette unité d'oncologie. Il s'agit, entre autres, du déficit dans l'information des patientes et de la discontinuité dans le traitement. Pour ces oratrices, la discontinuité dans le traitement due aux pénuries de médicaments, n'est pas seulement «néfaste» à l'état de santé des patientes mais également à la motivation du médecin traitant. S'agissant du déficit dans l'information des patientes, les deux chercheurs ont noté que «les patientes ignorent parfois même la nature de leur maladie» relevant que «les médecins favorisent l'acte technique, qui consiste à la prise en charge médicale, qu'à l'acte social, tout aussi important. Cette dernière démarche consiste à communiquer avec le malade, lui expliquer sa maladie, le processus de son développement et son traitement.




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