Algérie

Pénuries de certains médicaments: La numérisation à la rescousse



Les pénuries endémiques de certains médicaments ont pris de l'ampleur ces deux dernières années, particulièrement depuis l'apparition du Covid-19. Des pays européens n'ont pas été épargnés par ces pénuries, multipliant par six ou sept le nombre de médicaments en rupture de stock durant cette période pandémique. Il s'agit, donc, d'une situation de perturbation du marché pharmaceutique mondiale constatée, notamment, durant la crise sanitaire. Les raisons sont nombreuses, mais les pouvoirs publics se soucient plus des dispositions à prendre pour lutter contre ces pénuries, qui constituent une menace sur la santé des citoyens. Le Pr Kamel Mansouri, Directeur général de l'Agence nationale du médicament, a disséqué la situation en rappelant, ainsi, l'important manque de matières premières, au niveau mondial, vécu au début de la pandémie qui a créé des difficultés d'importation des intrants par les producteurs nationaux pendant la crise sanitaire, et qui a de ce fait « perturbé la commercialisation du médicament au niveau officinal ». Pour atténuer l'impact de cette perturbation, a-t-il relevé lors d'une intervention mardi matin, lors de l'émission ‘Invité de la rédaction' de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, «l'Algérie s'est servie de ses stocks constitués de matières premières». Aussi, fait-il constater, un autre phénomène a perturbé le marché, en l'occurrence les cas de rétention de quantités de plusieurs produits par certains grossistes ont été constatés « grâce aux sorties effectuées par le ministère de l'Industrie pharmaceutique. Ils ont été instruits de libérer ces quantités dans un délai de 48h ». Dans ce contexte, le Pr Kamel Mansouri juge primordial la lutte contre la spéculation sur les produits pharmaceutiques, relevant que « les instruments utilisés sont d'abord les inspections permanentes, mais aussi la mise en place de l'Observatoire des produits pharmaceutiques, qui suit de manière hebdomadaire les stocks ». En plus des mesures prises par ce département ministériel, le président de l'Agence nationale du médicament recommande le recours à la numérisation, à condition qu'elle soit réellement active. « Si les déclarations sont faites en temps voulu, nous pourrons avoir un tableau de bord national sur l'état des stocks des médicaments et des matières premières. C'est ce qui permet de réguler le marché », a-t-il affirmé. Pour le moment, la production nationale du médicament arrive à couvrir entre 65 et 70% des besoins locaux. Certains médicaments sont produits en excédent, a-t-il signalé. « Le gouvernement compte doubler le volume des exportations cette année », annonce le responsable, qui précise que l'Algérie vise en particulier le marché de l'Afrique de l'Ouest. Et dans le même esprit qui veut que « 2022 sera l'année de l'oncologie », comme soutenu par le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, à l'occasion de l'ouverture du Salon international de la pharmacie en Algérie (SIPHAL), le Pr Kamel Mansouri confirme que l'Agence nationale du médicament commence à enregistrer des anticancéreux. « Dix nouveaux produits anticancéreux ont été enregistrés récemment », souligne-t-il, rappelant que l'Algérie en produit 9 localement depuis l'année dernière. Rappelons que les médicaments anticancéreux ont été également touchés par la pénurie ces derniers mois.


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