Pénurie inexpliquée de certaines marques de cigarettes étrangères

Où sont passées les Marlboro ? Les Douanes nationales ont signé, samedi à Alger, un protocole d’accord avec la société British American Tobacco Algérie (BAT Algérie) à l’effet de lutter contre la contrebande de tabac. Selon les termes de cet accord, les actions de coopération entre les deux parties porteront essentiellement sur une formation qui sera dispensée par BAT Algérie au profit des douaniers algériens afin de leur donner les capacités techniques leur permettant de distinguer entre les authentiques produits de tabac des marques de cette société et ceux contrefaits. Il faut savoir que le marché du tabac en Algérie représente environ 2 milliards de paquets de cigarettes par an. La SNTA n’en produit que 800 millions. Le reste provient essentiellement de la contrebande, notamment de produits contrefaits. Avec une certaine évolution des mœurs, les Algériens sont devenus de grands fumeurs: la consommation dans notre pays a, en effet, triplé en 20 ans, en particulier pour les cigarettes blondes. En outre, le décret exécutif n°04-331 du 18 octobre 2004, portant réglementation des activités de fabrication, importation et distribution des produits tabagiques, a consacré la libéralisation du secteur, l’ouverture au privé et le lancement de partenariats entre Algériens et étrangers. Il y a lieu de rappeler, ainsi, que British American Tobacco s’est installé en Algérie avec l’objectif affiché de prendre des parts de participation dans le capital de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) au cas où cette entreprise publique venait à être privatisée. Quelques mois avant la venue en Algérie de British American Tobacco, la SNTA s’était déjà associée en avril 2005 avec un consortium émirati, Arab Investors, qui détient la majorité du capital de 20 millions de dollars de la Société de tabacs algéro-émiratie (STAEM). La STAEM qui doit se doter prochainement d’une unité de fabrication, sous licence, de cigarettes de marques détenues par Philip Morris est actuellement spécialisée dans la commercialisation en Algérie des cigarettes de marques Marlboro et L&M. Or, il se trouve, aujourd’hui, que ces deux marques ont précisément disparu des bureaux de tabac pour on ne sait, d’ailleurs, quelle raison. Toutes nos tentatives d’en savoir plus ont buté, jusque-là, sur un silence déroutant de la part de la direction générale de la SNTA.