Depuis deux ans que la pénurie de poches péritonéales pour une dialyse
cyclique ambulatoire dure, les malades insuffisants rénaux souffrent le
calvaire. Si l'état de santé est devenu très critique pour certains patients, pour
d'autres, c'est la vie familiale et professionnelle qui est contrariée.
C'est le cas de cet enseignant de mathématiques qui, très alourdi par
cette maladie, doit mener un autre combat, celui de se procurer les poches
auprès des bienfaiteurs, puisque au CHUO, la rupture de stock est déclarée
depuis plusieurs mois. Le visage pâle, le corps très affaibli, montrant des
signes de fatigue et d'épuisement permanent, cet enseignant souligne
qu'actuellement, «je fais des pics de tension fréquents et les médecins ne
peuvent rien pour moi. Mon seul remède est de prendre du repos et attendre que
ma tension se stabilise. Mais ce repos où le trouver si je dois faire des va-et-vient
tous les jours à l'hôpital pour demander s'il y a eu un arrivage de poches au
niveau de la PCH».
Selon les dernières nouvelles, explique notre interlocuteur, contacté, hier, «rien
n'est encore parvenu au CHUO. On nous dit d'attendre, peut-être que demain, les
poches seront disponibles». Une situation qui complique davantage la vie de ce
malade qui se dit avoir réduit ses séances de dialyse cyclique ambulatoire pour
pouvoir tenir le plus longtemps possible avec les poches qui lui restent en
réserve et qu'il a pu avoir grâce aux dons de bienfaiteurs. Ce n'est pas le cas
de ce père de famille qui vit cette maladie à travers son fils, âgé de 29 ans, qui
a attrapé le diabète à son adolescence et devenu ensuite insuffisant
rénal suite à des complications du diabète. Très peiné et en même temps
frustré des conditions de prise en charge de son fils, ce père ne cesse de
lancer des appels au ministère de la
Santé pour qu'un regard soit orienté vers ces malades qui
souffrent en silence. «En lisant les déclarations du ministre qui restent
théoriques et en vivant la dure réalité du terrain, nous constatons qu'il y a
réellement un dysfonctionnement dans le secteur de la santé. Les malades
agonisent au moment où le premier responsable du ministère de la Santé dit que tout va bien à
tous les niveaux. C'est incroyable !» Se sentant impuissant face à ce qu'endure
son fils, ce père de famille se bat lui aussi pour que les voix de tous ces
insuffisants rénaux soient entendues car leur vie en dépend.
Rappelons que la
Fédération des insuffisants rénaux a déjà dénoncé le manque
d'accessoires médicaux et des poches péritonéales utilisées par les malades, au
mois de juillet dernier où la pénurie a atteint son pic. Le président de la
fédération avait même lancé un appel au ministre de la Santé pour inscrire ces
prothèses sur la liste des équipements médicaux hospitaliers spécialisés afin
d'éviter les pénuries devenues fréquentes et qui peuvent avoir des conséquences
graves pour les malades. Il s'agit de poches qui coûtent au malade 2.000 DA
pour une seule opération non couverte par la sécurité sociale, contrairement à
l'hémodialyse qui se déroule dans les hôpitaux et coûte à la Caisse de sécurité sociale 6.500
DA la séance.
Le président de la fédération a également déploré le manque d'intérêt
voué à la production de ce genre d'équipements par l'industrie pharmaceutique
locale.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 07/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com