La rupture de stock de certains types de médicaments continue de capter l'attention des professionnels, comme les pharmaciens d'officines, les malades et le personnel de santé d'une manière générale. Ainsi, «plus de 300 médicaments utilisés dans le traitement des maladies chroniques, les cardiopathies notamment, sont en rupture totale de stock et indisponibles dans les pharmacies», a confirmé hier Abdelkrim Meghni, représentant du Syndicat national des pharmaciens privés au micro de la radio nationale. «L'Algérie n'a pas vécu ce genre de pénuries depuis plusieurs années», a déclaré l'invité de la radio, imputant la responsabilité de ces perturbations aux distributeurs, révélant, au passage, que «170 médicaments déjà inscrits dans la nomenclature des médicaments ne sont ni importés et commercialisés ni produits localement», a-t-il martelé.Le représentant du syndicat des pharmaciens privés s'est interrogé sur les «raisons réelles de l'inscription d'un nombre aussi élevé de médicaments s'ils ne sont pas disponibles sur le marché, et que le malade algérien n'en bénéficie pas», a-t-il dit. Et pour faire face à cette rupture de stock de plus de 300 médicaments dans les officines pharmaceutiques, les médecins conseillent de recourir aux médicaments génériques pour remplacer les médicaments princeps. Mais le malade algérien, par ignorance ou manque de confiance, continue de privilégier le médicament princeps (molécule d'origine) plutôt que le générique, supposé répondre aux mêmes critères de qualité et de sécurité que les produits de référence. Ce qui a fait dire à une praticienne spécialiste en oncologie au centre «Pierre et Marie Curie» du CHU Mustapha Pacha d'Alger, Hanane Hocine, que «le malade algérien doit recourir aux médicaments génériques et biosimilaires, surtout que ces derniers sont conformes aux produits de référence et à moindre coût», a-t-elle conseillé.
Pour rappel, l'Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (ADPHA) a affirmé début décembre que la vraie raison de la rareté de certains médicaments en Algérie est la forte propagation de la pandémie du coronavirus qui a engendré une augmentation significative de la demande de certains produits, ainsi que des perturbations dans l'approvisionnement du marché mondial des matières premières.
«En réponse aux publications récentes parues dans divers médias, notamment des syndicats de pharmaciens, concernant la rareté des médicaments, dans lesquelles les distributeurs sont accusés d'en être à l'origine, l'Association nationale des distributeurs explique que la déclaration selon laquelle le nombre de médicaments manquants dépassant 300 médicaments est une exagération, car le nombre exact de médicaments manquants ne dépasse pas 100 produits», indiquait un communiqué de l'association.
Pour cette association, «la vraie raison de cette rareté est la forte propagation de la pandémie qui a engendré une augmentation significative de la demande de certains produits d'une part, et des perturbations dans l'approvisionnement du marché mondial des matières premières et des perturbations enregistrées dans les moyens de transport d'autre part», ajoutant que «ces informations sont largement accessibles sur internet».
«Accuser les distributeurs d'être à l'origine de ce phénomène ou d'en avoir bénéficié porte un grand préjudice à leur égard car en plus des patients, ils sont aussi des victimes de cette situation, et ce, surtout avec les pressions supplémentaires qui leur sont imposées qui de surcroît augmentent la difficulté d'exercer leur métier dans ces conditions de santé exceptionnelles», avait conclu la même association.
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Posté Le : 20/12/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com