Algérie

Pénurie de médicaments C'est pire qu'une maladie chronique



Analyse n Sur 280 médicaments indisponibles 150 sont des médicaments «essentiels» pour les malades chroniques.
Depuis des mois, on constate, on affirme, on accuse et on cherche le(s) coupable(s). Tantôt on accuse la distribution, tantôt la contrebande des lobbies, etc. Mais la situation reste la même : aucune solution n'a été trouvée pour résoudre ce casse-tête. Et comme d'habitude, les malades et les simples citoyens sont les victimes.
Interrogé sur les raisons «réelles» et «objectives» de cette pénurie qui persiste depuis plusieurs mois, le président du Syndicat national des pharmaciens des officines (Snapo), Messaoud Belembri a indiqué qu'il y en a plusieurs. «Beaucoup de sociétés ne tiennent pas leurs engagements par rapports aux cahiers des charges et par rapport aux programmes sur lesquels ils se sont engagés», a indiqué M. Belembri.
Il citera les problèmes au niveau de la production. Selon lui, certains producteurs ne tiennent pas non plus leurs engagements en matière de remplacement des produits importés. «Il y a, en outre, le problème de distribution et de rétention de médicaments que nous avons dénoncé», a-t-il ajouté.
Intervenant ce matin sur les ondes de la chaîne III, le président du Snapo soulèvera également le problème d'exclusivité. «Il y a des distributeurs qui détiennent le monopole et une véritable exclusivité mais qui ne peuvent pas assurer convenablement la distribution à travers tout le territoire national», a-t-il expliqué. Par ailleurs, il soulignera l'explosion du réseau officinal. «Nous sommes passés en trois ans de 5 000 à presque 9 000 officines, ce qui veut dire qu'il y a aussi une dilution des stocks, et là il y aura vraiment un problème de couverture et de réponse aux besoins», a affirmé M. Belembri. Interrogé sur les solutions possibles pour résoudre le problème de pénurie, il fera le constat : «Ce qui est demandé actuellement c'est de prendre des mesures concrètes.
Actuellement ce mal qui est la déstabilisation du marché et la pénurie, est pire qu'une maladie chronique. On est malheureusement en train de s'adapter, mais il faut absolument en finir avec cette situation, il faut créer un comité ad hoc et associer toutes les parties concernées par ce problème», a-t-il recommandé.
«Il faut en discuter afin de trouver des solutions et cela devrait se faire sous la tutelle du ministère de la Santé parce qu'il est le premier responsable du secteur», a-t-il ajouté. A une question de savoir si les pouvoirs publics ont entendu le Snapo, il a indiqué qu'il a fait un constat et a donné des propositions. «Nous avons interpellé par écrit, par le biais des médias et au sein des réunions que nous tenons occasionnellement avec le ministère de la Santé, mais là il faut absolument prendre des mesures. Il y a urgence, la production nationale constitue la véritable solution, c'est la solution de demain», a expliqué M. Belembri.
Madjid Dahoumane


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