La directrice générale d'Algérie Poste, Mme Ghania Houadria, a réagi, lundi lors d'une conférence de presse à Alger, aux récentes déclarations du gouverneur de la Banque d'Algérie sur le manque de liquidités enregistré ces derniers mois dans les agences postales. Tout en donnant des explications précises sur les raisons de la «quasi-pénurie» de fonds dans les agences postales, elle a abordé l'essentiel en proposant des solutions concrètes à la Banque centrale. Algérie Poste vient, en effet, de suggérer à la Banque d'Algérie de recourir aux transferts de fonds des agences postales disposant d'excédant de liquidités vers celles qui souffrent d'un manque de fonds. Pour mener à bien cette opération, Algérie Poste a proposé de mettre à la disposition de la Banque centrale ses véhicules sécurisés spécialisés dans le convoi de fonds. Cependant, la DG d'Algérie Poste a avoué que ces mesures d'urgences restent insuffisantes et ne peuvent résoudre, définitivement, le manque de liquidités. La solution serait, selon la patronne d'AP, de recourir à des dispositifs pour attirer l'argent circulant hors circuit bancaire. Le stock de la monnaie fiduciaire circulant hors circuit formel a atteint, selon la Banque d'Algérie, un montant record de 1.242,16 milliards de DA en septembre 2007 contre 1.092,1 milliards de DA à fin décembre 2006. La Banque centrale avait, d'ailleurs, constaté un ralentissement de la vitesse de circulation de la monnaie fiduciaire à cause d'une «circulation fiduciaire hors circuit bancaire». Un phénomène qui accroît les sorties des liquidités de la Banque d'Algérie et diminue les rentrées nécessaires pour répondre à la forte demande en liquidités. Devant ce phénomène dû, selon les experts, au commerce informel, la Banque d'Algérie a été dans l'obligation d'injecter des billets neufs pour un montant de plus de 154 milliards de dinars durant les trois premiers trimestres de l'année en cours. Et rien que pour le mois de septembre dernier, la Banque centrale a émis le triple de billets neufs par rapport au mois de janvier 2007. Les responsables de la Banque d'Algérie ont mis en cause Algérie Poste dans l'amplification du phénomène, puisqu'elle est responsable «de fortes demandes de retraits, mais aussi par une quasi-absence de versements aux guichets de la Banque d'Algérie et une faible participation au système de télé-compensation des chèques et autres instruments de paiements». En plus, les demandes de retraits d'AP opérées au niveau du système des paiements ARTS (règlement en temps réel de gros montants et paiements urgents) sont passées de 46,63 milliards de DA en mars 2006 à 115,12 milliards de DA en septembre 2007, avec une pointe de 122,24 milliards de DA en juillet 2007. A ce propos, la première responsable d'Algérie Poste a souligné que son institution n'est pas une banque et qu'elle ne dispose donc pas, à ce titre, de fonds suffisants à verser auprès de la Banque d'Algérie. «Algérie Poste n'est pas autorisée à accorder des crédits tandis que les dépôts de la clientèle dans les comptes CCP sont insignifiants auprès de ses agences comparativement aux banques», a-t-elle expliqué. Les comptes d'épargne ouverts auprès des agences postales sont gérés pour le compte de Cnep-banque. Elle a aussi précisé qu'à la différence des comptes bancaires ou des comptes d'épargne ouverts auprès des banques, les 9 millions de comptes postaux abrités par Algérie Poste servent, uniquement, à recevoir les virements des salaires des travailleurs activant dans les institutions de l'Etat. Selon la même source, les besoins de liquidités exprimés par Algérie Poste auprès de la Banque d'Algérie oscillent entre 20 et 24 milliards de DA par semaine, soit entre 100 et 500 millions de DA par wilaya, hebdomadairement, avec une demande de 1 milliard de DA/semaine pour la wilaya d'Alger. Sur les 48 wilayas, a-t-elle affirmé, il y a entre 7 et 10 wilayas dont les besoins en liquidités par leurs agences postales sont très insuffisamment satisfaits par la Banque d'Algérie. «Les agences postales de ces 10 wilayas sont servies à hauteur de 20 % seulement de leurs besoins en liquidités», conclut-elle.
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Posté Le : 24/10/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com