Tous les jours, les centres de tri d'Algérie Poste et notamment celui de
Saint Charles sont pris d'assaut par des dizaines de citoyens venus demander
après leur courrier. C'est le cas des habitants de Ras El-Aïn et Kouchet
El-Djir qui se disent outrés par l'absence depuis plus de deux mois du facteur
pour des raisons «administratives». «Toute une population est privée de l'un
des services publics les plus fondamentaux», dira un sexagénaire, qui précise
que «son remplacement par un autre nous aurait évité tant de désagréments».
Dans la chaîne menant à un étroit bureau où un agent inscrit les noms des
demandeurs, chacun a une histoire de courrier à raconter.
Un jeune homme dira qu'il devait
recevoir une lettre recommandée par un expéditeur résidant en Algérie et, une
semaine après, il n'a rien reçu et ce jour il a décidé de déserter son poste de
travail pour venir s'enquérir. Sorti du bureau, il était tout content, car il
vient de recevoir un avis d'arrivée datant du 19 février et que si jamais il
avait attendu deux ou trois jours de plus, le courrier serait renvoyé à
l'expéditeur. Mais, l'histoire la plus insolite nous sera évoquée par un
habitant de Maraval qui a attendu plus de 45 jours pour encaisser un mandat
envoyée d'Oran.
Et de préciser qu'il a fallu
qu'il aille voir personnellement son expéditeur pour qu'il lui donne le talon
d'envoi pour qu'il puisse l'encaisser au bureau de poste Oussama (Boulanger).
Au niveau de ce quartier,
précisément, un semblant de recrutement a été fait par Algérie Poste en la
personne d'un jeune facteur qui a pris fonction sans qu'il soit imprégné de sa
mission comme cela se faisait auparavant.
En effet, le début d'activité
d'un facteur est toujours précédée d'une période d'adaptation en compagnie d'un
distributeur expérimenté et connaissant les ficelles du métier. Aujourd'hui, notre
jeune facteur jeté en pâture ne sait plus à quel saint se vouer avec, en plus,
un territoire important, ce qui l'emmène à programmer des ruelles, voire des
îlots, une fois par semaine. Sur ce plan, les quelques facteurs rencontrés
s'accordent à dire qu'ils exercent dans des conditions de travail inadéquates.
«Par conséquent, le recours à une sélection de courrier dit «urgent» est la
seule solution pour ne pas pénaliser les usagers et, parfois, je me limite à
faire la moitié du circuit, alors que l'autre est reportée pour demain».
Interrogés sur l'initiative prise par Algérie Poste dans le but d'équiper les
facteurs en motocycles, ils estiment que la solution ne réside pas dans la
mécanisation, mais dans le recrutement et en nombre des distributeurs de courrier,
sachant que la centaine d'agents affectés à cette mission n'arrivent plus à
satisfaire à une demande en continuelle croissance.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/03/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com