La pénurie de
chéquiers, qui affecte toutes les banques publiques depuis quelques mois déjà,
risque d'empirer à partir d'aujourd'hui avec l'entrée en vigueur de
l'obligation de n'utiliser que le chèque normalisé, les anciens chèques n'étant
plus acceptés comme moyen de paiement. Il est vrai que le chèque normalisé, mis
en circulation depuis 2006, offre à la clientèle un moyen «sécurisé» pour ses
transactions financières, et lui permet de réaliser les opérations
d'encaissement dans des délais ne dépassant pas 3 jours, et ce quel que soit le
lieu de dépôt des chèques. Mais aura-t-il à sa disposition un chéquier pour ce
faire ? La question est pertinente. «Car, pour obtenir un chéquier, il faut
attendre jusqu'à une année», se plaignent plusieurs clients. En effet, «presque
tous les clients se plaignent des lenteurs accusées dans la remise de
chéquiers. Des banquiers eux-mêmes éprouvent d'énormes difficultés pour entrer
en possession de leurs chéquiers, et l'on se retrouve maintenant face à une
situation encore plus difficile à gérer en prévision du renouvellement de tous
les chéquiers de la clientèle, notamment ceux qui utilisent encore les anciens
chèques, qui ne seront plus acceptés en tant que moyen de paiement à partir de
ce 1er avril», nous ont avoué plusieurs cadres d'agences bancaires à
Constantine. Ajoutant dans ce sens «qu'ils imaginent mal une satisfaction dans
un délai respectable de cette prévisible forte demande qui sera introduite par
la clientèle». Tant de désagréments attendent encore les clients, surtout parmi
eux les titulaires de comptes commerciaux, «qui commencent déjà à mettre la
pression sur les agences bancaires», nous a-t-on confié. Ces derniers, échaudés
par la pénurie de chéquiers, prennent leurs devants pour formuler les demandes
de carnets de chèques bancaires, et surtout insister auprès des guichetiers sur
l'urgence de leur remise. Mais le désarroi des clients pressés d'obtenir ce
moyen de paiement est confronté à l'incapacité des banquiers à atténuer leurs
inquiétudes. «Tout se passe à la direction générale, nous ne savons rien, et
nous ne pouvons non plus rien promettre au client en matière de délai de remise
du chéquier», avouent leur impuissance des cadres de plusieurs agences de la
BNA, la BADR, ou le CPA. Mais pour ce haut cadre du Crédit populaire algérien,
«l'affaire repose sur une planification, ou une prévision, du client en premier
lieu, qui doit prendre ses dispositions pour introduire sa commande avant
d'arriver aux derniers chèques en sa possession, pour pouvoir recevoir son
chéquier à temps». Celui-ci nous apprendra que «le chèque normalisé est établi
par la Banque centrale depuis près de trois ans pour tous les clients des
banques, chose qui pourrait provoquer une surcharge de commandes à ce niveau, et
entraîner des retards pour leur délivrance». Cependant, il reconnaîtra que
«certaines négligences, aussi, au niveau de la prise en charge de la commande
par les banquiers, conduisent fatalement aux retards en question». Le système
est déréglé à plusieurs échelons, ou étapes, d'intervention pour la confection
et la remise des chéquiers... Toute une culture du système bancaire est à
réviser.
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Posté Le : 01/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com