L’article tente de saisir les éléments pour une compréhension du changement en cours dans les sociétés d’Afrique du Nord. Il fait allusion aux contradictions de sociétés ayant connu de profondes mutations au cours des dernières décennies. Les révoltes des sociétés arabes et maghrébines sont le résultat de bouleversements démographiques, culturels et anthropologiques, mais aussi de contradictions issues d’un modèle de croissance économique d’orientation libérale. Ce modèle a accentué, dans tous ces pays, des inégalités sociales et territoriales, favorisé le développement de la pauvreté dans les villes et les campagnes, du taux de chômage et de l’inflation. La dernière crise alimentaire suivie de la crise économique et financière (2007-2008) a révélé la vulnérabilité de ce modèle de croissance économique rentier, aux structures peu diversifiées, sous-industrialisées, et essentiellement, tournées sur les marchés extérieurs. La Tunisie, suivie de l’Égypte, et dans une moindre mesure, du Maroc, qui avaient assuré les conditions d’intégration dans le système mondial capitaliste, ont été les pays qui ont été les plus exposés aux effets directs et indirects de la crise mondiale. Partout, la tension politique s’accentue, elle inaugure une période faite d’incertitudes sans assurer les ruptures politiques, économiques, et sociales avec les héritages du passé.
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Posté Le : 19/05/2021
Posté par : einstein
Ecrit par : - Bessaoud Omar
Source : Insaniyat Volume 16, Numéro 5758, Pages 39-56