Algérie

Penaud : «Mon match contre la Guinée était le meilleur de ma carrière»



Penaud : «Mon match contre la Guinée était le meilleur de ma carrière»
De retour à El Harrach, quartier de son enfance, quarante-six ans après l'avoir quitté, Penaud nous en parle avec nostalgie. Appréciez.
Jean-Pierre Penaud est un nom presque inconnu pour les jeunes supporters de l'USMH, mais pas pour les anciens qui gardent un merveilleux souvenir de cet illustre gardien de but qui a fait les beaux jours de l'USMMC dans les années postindépendance. De retour à El Harrach, quartier de son enfance, quarante-six ans après l'avoir quitté, Penaud nous en parle avec nostalgie. Appréciez.
46 ans après avoir quitté l'Algérie, vous revenez au pays. Quel est votre sentiment '
Je suis très heureux de me retrouver dans mon pays et de redécouvrir la ville d'El Harrach où j'ai grandi et dont je ne garde que de beaux souvenirs.
Vous êtes, donc, un enfant d'El Harrach...
En effet, mes parents habitaient la rue Jean-Mermoz qui est perpendiculaire à la côte Arago. Jai fait l'école maternelle au quartier Belfort avant de passer à l'école des Pères blancs, au quartier Lavigerie, où j'ai fait toute ma scolarité jusqu'à l'âge de 17 ans.
Et concernant vos débuts en football '
En fait, j'ai commencé le sport avec le hand-ball et j'étais gardien de but. Je réalisais de bons matchs. Par la suite, je suis venu au football. Ce n'était pas une reconversion puisque tout en étant gardien de but en hand-ball, je l'étais aussi en football.
Quand avez-vous signé votre première licence '
En football, j'ai débuté ma carrière avec le RCMC où j'ai joué jusqu'à l'âge de dix-huit ans avec les catégories des jeunes. Comme j'avais beaucoup progressé, j'ai failli entamer une carrière de joueur professionnel après avoir effectué des essais concluants avec l'AS Saint-Etienne. Mes parents se sont opposés et j'ai dû retourner en Algérie pour poursuivre avec le RCMC. Au début des années 1960, j'ai rejoint l'USMMC. C'est avec ce club que j'ai vécu les meilleurs moments de ma carrière sportive.
Justement, quels souvenirs en gardez-vous '
Oh, j'en ai plusieurs. Je ne peux pas les citer tous mais disons que certains m'ont marqué, comme par exemple, ma sélection avec l'Equipe nationale des joueurs locaux entraînée à l'époque par le docteur Sellal et El Kenz. On avait affronté la Guinée au stade municipal de Ruisseau (El Anasser). J'avais été titularisé et effectué plusieurs bons arrêts. Pour moi, cela a été le meilleur souvenir.
En tant que Français, vous avez porté les couleurs de la sélection algérienne. Comment l'expliquez-vous '
En fait, après l'indépendance, et dans le cadre des accords d'Evian, il y avait une loi autorisant les ressortissants français qui étaient restés en Algérie d'opter pour la double nationalité. C'est cela qui m'a permis de porter les couleurs de la sélection algérienne.
Vos meilleurs souvenirs sous les couleurs de l'USMMC...
Là aussi, j'en ai plusieurs mais le match contre la JSK à Lavigerie (1-1) était, pour moi, le meilleur souvenir. L'équipe kabyle était forte et constituée de joueurs de talent tels que Kouffi, Kolli, ainsi que d'autres dont je ne retiens plus les noms. A l'époque, la première division était constituée de trois groupes (Centre, Est et Ouest). L'USMMC évoluait dans le groupe Centre avec les meilleures équipes, à savoir le CRB, l'USMA, le MCA, le NAHD, l'OMR, la JSK, Boufarik, Marengo (Hadjout), Orléansville (Chlef), Affreville (Khemis Miliana) ainsi que d'autres clubs.
Et votre plus mauvais souvenir '
Incontestablement, le match contre Rivet (Meftah) en Coupe d'Algérie où on avait été étrillés par 3-0. Jusqu'à présent, je n'arrive pas à réaliser comment on s'est fait battre par un tel score contre une équipe de division inférieure.
A l'époque, quels étaient les joueurs qui vous ont laissé bonne impression '
Parmi les joueurs qui m'ont laissé bonne impression, je citerais Lalmas, un grand joueur pétri de qualité. Mais j'appréciais beaucoup les qualités techniques de Meziani Abderrahmane et de Zemmour de l'USMA.
Avez-vous une anecdote à nous raconter '
J'en ai plusieurs même, mais celle qui revient le plus, c'est celle du match contre la JSK. Il y avait un penalty pour l'équipe kabyle et Kouffi qui était, en fait, un bon copain à moi, allait le botter. Je le voyais un peu craintif et il me disait : «Jean-Pierre, je sais que je vais le rater parce que quand je te vois dans les bois, j'ai la trouille.» Finalement, c'était vrai puisque j'ai réussi à sauver le coup de pied de réparation du joueur kabyle.
Après votre départ en France, en 1966, vous n'aviez que 25 ans et, donc, vous étiez jeune. Pourquoi n'avez-vous pas entamé une carrière de footballeur professionnel '
En fait, je pouvais le faire bien avant. Je vous disais tout à l'heure qu''en 1959, j'avais réussi les essais avec l'AS Saint-Etienne. Mais mes parents s'y sont opposés. A l'époque, j'avais dix-huit ans et mon père m'a rappelé pour que je revienne en Algérie. Par la suite, j'ai su que c'était pour rester au RCMC dont les dirigeants ont fait pression sur lui pour que je reste. En 1966, à mon retour en France, il est vrai que je pouvais entamer une carrière de footballeur professionnel, mais comme j'avais un bon niveau d'étude, j'ai préféré effectuer une formation administrative de haut niveau. C'était un choix personnel et je ne le regrette pas, puisque cela m'a permis de devenir cadre hautement placé dans l'administration française.


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