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Péladeau, le nouveau Berlusconi du Québec '



Péladeau, le nouveau Berlusconi du Québec '
Coup de tonnerre dans le ciel de la province canadienne du Québec. Le magnat de la presse et riche homme d'affaires, Pierre-Karl Péladeau, vient de se porter candidat sous la bannière du Parti québécois (nationaliste) pour les élections législatives du 7 avril prochain.(Québec) CanadaDe notre correspondantCe parti forme un gouvernement minoritaire depuis septembre 2012. Le milliardaire a fait durer le suspense sur cette candidature et avait même nié toute ambition politique il y a de cela quelques semaines. Ce n'est que la veille de cette annonce que l'information a été dévoilée par la chaîne de télévision TVA qui fait partie de son empire médiatique. L'arrivée de l'homme d'affaires en politique avec un parti souverainiste, qui milite pour la séparation avec le Canada, n'est pas surprenante. Pierre Karl Péladeau n'a jamais caché ses affinités pour l'indépendance du Québec. Par contre, elle renforce le virage à droite du Parti québécois (PQ). Un tournant entamé bien avant cette annonce.Créé en 1968 par un journaliste, René Levesque, le PQ se définit comme une formation politique sociale-démocrate. Au gré des rapports de force internes, le PQ oscille entre le centre gauche et le centre droit. Toutefois, le discours identitaire a pris le dessus ces dernières années. «De défenseur des intérêts de la classe moyenne et des élites francophones montantes, muselant la frange nativiste, raciste et xénophobe du parti, il a pour principale base actuellement les voix des catholiques culturels apeurés par leur perte de statut et de pouvoir dans la société», estime Denise Helly, chercheure à l'Institut national de recherche scientifique (INRS) de Montréal.Les média de l'homme d'affaires ont mené plusieurs campagnes qui ont influé sur le cours des événements ces dernières années (accommodements religieux, politiques migratoires, relations intercommunautaires, etc.). Entre autres, son groupe Québecor édite 36 quotidiens au Canada. Au Québec, ses deux journaux, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec comptent pour 43,1% du tirage payant. Dans le secteur audiovisuel, il contrôle le réseau TVA qui détient 25,5% des parts de marché du Québec francophone. «Homme d'affaires très connu, craint et adulé de certains, détesté par d'autres, il bouscule le paysage politique. Les militants de droite au PQ seront heureux, alors que ceux à gauche qui se souviennent des nombreux et durs lock-out qu'il a imposés doivent avaler leur café de travers», estime le journaliste politique Alec Castonguay.«M. Péladeau fait partie d'une liste de chefs d'entreprise et d'hommes d'affaires les plus intransigeants et les plus impitoyables au Québec. Il a généré 14 lock-out (grève patronale, Ndlr). Pierre Karl Péladeau dirigerait forcément le Québec comme il a dirigé ses entreprises», affirme Françoise David, députée et co-leader du parti de gauche Québec solidaire.Le chef du parti Coalition Avenir Québec, François Legault, estime que «Si Pierre Karl Péladeau veut faire de la politique, il ne peut avoir un contrôle sur les médias qui contrôlent une bonne partie de l'information au Québec.» Le magnat de la presse affirme que même s'il est élu, «cela n'aura aucun impact sur la couverture médiatique faite par les journalistes de TVA, de LCN, du Journal de Montréal, du Journal de Québec ou de Sun News Network. Chez Québecor : la direction n'intervient pas dans le contenu éditorial.»Candidats algériensA la faveur de cette élection, quatre candidats d'origine algérienne se présentent sous les couleurs du Parti québécois : trois femmes et un homme. Accusé de céder aux sirènes islamophobes et xénophobes d'une partie de l'électorat à travers un projet de loi qui interdit le voile dans la fonction publique, le parti québécois a riposté en présentant ces candidatures. Si Djemila Benhabib a plus de chance de remporter cette élection dans la circonscription de Mille-Iles à Laval (banlieue nord de Montréal), les autres candidats auront la tâche difficile voire impossible. L'Algérien Rachid Bandou se présente à Saint-Laurent, un château fort libéral. A l'élection de septembre 2012, le candidat du Parti libéral du Québec (PLQ) avait une majorité de 17 579 voix. Dans le comté de Bourassa-Sauvé, Leila Mahiout devra aussi se battre face aux libéraux. A la dernière élection, le candidat du PLQ avait une majorité de 4426 voix. Yasmina Chouakri, dans le comté d'Anjou-Louis-Riel, devra faire face au candidat libéral qui avait une majorité de 2955 voix. Dans le jargon électoral québécois, ce sont des candidatures poteaux.




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