La cour d'appel d'Alger a confirmé, hier, la peine prononcée en octobre dernier par le tribunal de Sidi M'hamed contre Saïd Lamrani, directeur de la chaîne de télévision amazighe TV4 pour harcèlement sexuel dont ont été victimes deux journalistes et une scripte.
La peine était de six mois de prison avec sursis assortie d'une amende de 200 000 DA. La peine prononcée hier a toutefois revu à la hausse le montant des dommages et intérêts qui vont atteindre les 300 000 DA pour chacune des victimes. Soumia Salhi, présidente de la commission des femmes travailleuses et de l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF) qualifie l'aboutissement du procès de «victoire». Pour elle, le harcèlement sexuel en milieu professionnel était, il y a quelques années, le phénomène était tabou mais aujourd'hui les victimes osent pointer du doigt leur «bourreau» en déposant une plainte pour harcèlement.
«Les trois journalistes de la télévision amazighe ont eu un courage exceptionnel et les témoins ont été aussi exceptionnels. Les victimes ont tenu tête à un directeur qui se croyait au-dessus de toutes les lois», se réjouit Mme Salhi, estimant que ce procès est une première et que les victimes ont contribué, par leur courage, à la sauvegarde de la dignité de toutes les femmes. Pour Mme Salhi, ce procès peut servir d'exemple, d'autant plus que la justice a donné raison aux victimes. Hier, explique cette militante, la cour d'appel a appuyé les victimes puisqu'«il y a eu confirmation de la décision prise en première instance comme il y a eu une réévaluation du montant des dommages et intérêts».
Faut-il rappeler que l'affaire en question remonte au mois d'août 2011, lorsque deux journalistes de la chaîne et une scripte décident de rompre le silence en dénonçant les agissements de leur directeur. Soutenues par leurs collègues, les trois victimes portent l'affaire en justice. Elles déposent une plainte en août 2011 auprès du procureur de la République, à Alger, contre leur responsable pour «harcèlement sexuel, attouchements, brimades et pressions en milieu professionnel». En octobre 2011, Saïd Lamrani, qui dirige la chaîne depuis 2009, est condamné à six mois de prison avec sursis, 200 000 DA d'amende et 100 000 DA de dommages et intérêts pour chacune de ses victimes. Après sa première condamnation par la justice, le DG a été démis de ses fonctions.
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Posté Le : 07/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nabila Amir
Source : www.elwatan.com