Algérie

Pegasus: "le Maroc agit en toute impunité"



La journaliste et grand reporter au journal français l'Humanité Rosa Moussaoui, l'une des victimes du logiciel espion Pegasus, a dénoncé dans un entretien accordé au quotidien algérien El Watan les pratiques autoritaires du Royaume du Maroc qui étant "sûr de son impunité" s'est autorisé à "franchir toutes les lignes rouges"."Sûrs de leur impunité, le pouvoir marocain et sa police se sont sentis autorisés à franchir toutes les lignes rouges . Des journalistes marocains en exil sont filés, harcelés, menacés sur le sol français. c'est inadmissible!", s'est indigné Rosa Moussaoui, à propos des récentes révélations sur l'utilisation de certains Etats dont le Maroc du logiciel espion israélien Pegasus pour infiltrer les téléphones portables d'un certain nombre de journalistes et d'opposants.
Cette journaliste a été, elle même, victime de ce logiciel espion utilisé par un service de sécurité marocain. " D'abord , j'ai été contactée, il y a quelques semaines, par des journalistes du consortium Forbiden Stories qui m'ont informé qu'ils suspectaient que mon téléphone était ciblé par le logiciel espion Pegasus", a -t-elle révélé.
Elle leur a alors confié son appareil pour qu'il soit vérifié et testé par une équipe spécialisée du Sécurity Lab d'Amnesty International. Elle sera contactée par un journaliste de Forbidden Stories, la veille des révélations sur Pegasus Project qui l'informait qu'elle "figurait bel et bien sur la liste de cibles de ce logiciel espion israélien établi par un service de sécurité de l'Etat Marocain.
Depuis, la reporter vit cette situation, dit-elle, comme une grande violence qui " m'affecte personnellement." Pour elle, cette attaque cybernétique est " une intrusion insupportable, un viol de mon intimité et de ma vie privée."
" Mais le plus grave à mes yeux c'est cette attaque frontale contre le secret des sources. Lorsqu'on est journaliste et que l'on enquête sur des sujets sensibles, surtout sur des terrains gardés par des régimes
autoritaires, notre hantise est de ne pas mettre en danger les personnes qui nous informent", a souligné la journaliste française d'origine algérienne.
A une question de savoir pourquoi elle a été spécialement ciblée par les services marocains, elle a répondu que depuis longtemps elle travaille sur le Maghreb et qu'elle avait consacré de fréquents reportages et de nombreuses enquête à l'Algérie à la Tunisie et au Maroc.
Elle a expliqué qu'elle s'était même rendu en 2017, au Maroc, pour couvrir le soulèvement populaire dans le Rif " dans un contexte de violente répression. La même année, elle a suivi le procès des prisonniers de Gdeim Izik. Plus récemment, elle a enquêté sur les accusation fabriquées contre le journaliste Omar Radi qui vient, d'ailleurs, d'écoper d'une peine de six ans de prison ferme.


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