Les prix de la sardine ont atteint des sommets au cours des six derniers
mois. A Oran comme Alger ou Annaba, le kg se négociait à plus de 300 dinars, parfois
jusqu'à 400 dinars et plus.
Et, depuis, ce petit démersal ne descend plus
des 150/200/250 dinars dans les petites comme dans les grandes villes du pays. Mais,
ce qui fait actuellement «désordre» dans cette filière, c'est la taille des
sardines pêchées, de moins de 7
cm, contrairement au règlement.
Une petite virée dans les marchés
de poissons donne la pleine mesure du désastre, selon des professionnels de la
pêche. «La réglementation est, là-dessus, claire», nous assure le président de
la chambre nationale de pêche, M. Yahiouche Mohamed Larbi. Mais, «on a sensibilisé les pêcheurs sur la capture
des sardines, et surtout le respect du calibre», assure-t-il encore. «Apparemment,
les niveaux de prix incitent les pêcheurs à capturer les sardines de petit
calibre» pour les mettre sur le marché, ajoute-t-il. «Pour autant, c'est le
travail des gardes-côtes» que de surveiller les sardiniers et faire respecter
la réglementation en vigueur, ajoute M. Yahiouche.
Selon lui, les captures peuvent
aller entre 9, 10 et 11
centimètres de calibre, mais pas au-delà. «Mais, est-ce
qu'on a fait des études approfondies, sur quelles bases scientifiques a-t-on
déterminé le calibre des captures, sachant que la sardine de la Méditerranée et celle
de l'Atlantique sont différentes?», s'est-il interrogé. «Mais, le phénomène des
captures de petites sardines n'est pas généralisé» à tous les ports de pêche, rassure-t-il.
Selon lui, c'est «dans la région de Tipasa, à Bou
Haroun que cette pratique est la plus généralisée». A Ténès, c'est également, le
même phénomène. «Certes, il y a un contrôle au niveau du port, le problème est
que les sardines de petite taille, non réglementaire, arrive par route des
ports de pêche de La Marsa à l'ouest et Beni Haoua à l'est, directement au marché de la ville», affirme
Abdelkader, un natif de l'antique Cartenna. «C'est en
mer que les contrôles doivent être effectués», ajoute Smail,
selon lequel»les sardiniers sont en train de faire un massacre dans la côte ténésienne».»Le lest des barques qui servent pour repérer
et encercler le poisson est maintenant en fil de pêche, au lieu de leurs ancres.
Après la capture du poisson, ils coupent au couteau le fil de pêche, et partent.
Quand une barque de pêcheur ou un bateau passe par là, le fil s'enroule dans le
moteur, bloquant le plaisancier pour de longues heures, parfois en haute mer», révèle-t-il.
Par ailleurs, le ministère de la
Pêche a annoncé hier que les pêcheurs au chalut seront
indemnisés pour l'arrêt de la pêche pendant la période du repos biologique. «Les
marins pêcheurs touchés par la période de repos biologique, entrée en vigueur
le 1er mai dernier, devraient être indemnisés», c ‘est ce qu'a affirmé la
chargé de communication du ministère, Me. Khazem. Elle
a indiqué qu'un groupe de travail du ministère a planché sur ce dossier, et
envoyé ses propositions au ministère des Finances. «Le dossier est au niveau du
ministère des Finances où il est actuellement à l'étude. Il s'agit de trouver
la formule adéquate pour ces indemnisations, ainsi que les fonds à utiliser», a-t-elle
souligné, citée par l'APS. Les marins pêcheurs qui
seront concernés par cette mesure sont ceux dont le bateau a observé la période
de repos biologique, pas ceux qui ont continué à pêcher, au-delà de la zone des
trois miles nautiques (environ 5
km). La période de repos biologique est observée en
Algérie chaque année entre le mois de mai et août, officiellement pour protéger
le poisson en période de fraie, et pour permettre la reconstitution des stocks.
Mais, le président de la chambre nationale de la pêche critique cette position,
dans la mesure où pour lui, il n'y a aucun «critère scientifique» dans le choix
des quatre mois. «Pourquoi quatre mois, quand en France et en Italie, c'est
seulement un mois. Sur quelle base scientifique cette période repose-t-elle», s'interroge-t-il.
Selon lui, le repos biologique a été introduit en Algérie depuis... 1874. Près
de 50.000 marins pêcheurs sont enregistrés, contre 5.000 pour la seule
corporation des pêcheurs de sardines et de petits pélagiques. Environ 190.000
tonnes de poisson sont capturées en moyenne en Algérie, contre plus d'un
million de tonnes au Maroc et un peu moins en Tunisie, deux pays maghrébins où
la pêche est devenue une industrie, avec des recettes annuelles de presque un
milliard d'euros.
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Posté Le : 05/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com