Malgré la campagne de sensibilisation en cours sur le repos biologique menée par la CAPA et la surveillance effectuée par la police maritime, le braconnage de la crevette impériale (appelée aussi cigala-tigra) continue, nous affirme-t-on au niveau de la chambre de pêche.
A noter que la « crevette royale » très prisée par les consommateurs espagnols sur le marché européen coûte très cher : le prix de la caisse varie entre 18 000 et 20 000 DA. Ce crustacé préfère les zones peu profondes où le degré de salinité est réduit, d'où l'abondance de cette espèce près des embouchures. La pêche de la crevette impériale est en principe pratiquée par les petits métiers par l'utilisation de nasses et filets adaptés aux petites profondeurs. C'est pour cela que les premiers lésés par cette pratique illicite sont les pêcheurs aux petits métiers de Honaïne, Marsa Ben M'hidi, Bekhata, Bider et Sidi Youchaâ. Ils estiment qu'ils en sont doublement victimes.« Non seulement, ils viennent voler notre poisson, marbré, mulet, brochet, mais aussi, ils causent de graves préjudices à notre matériel de pêche : au moment du chalutage, ils emportent nos filets et palangres. Nous sommes ruinés », se plaignent les petits métiers. « Actuellement, ce sont 10 à 15 chalutiers, jouant au chat et la souris avec les unités de surveillance, qui envahissent nos espaces de manière quotidienne. Si le petit métier n'est pas protégé, il disparaîtra et des centaines de jeunes pêcheurs se retrouveront au chômage », martèlent-ils.La sonnette d'alarme est tirée aussi par les armateurs de chalutiers acquis à la déontologie professionnelle et indignés par ce pillage sauvage. « C'est inconcevable que des bateaux conçus pour la pêche hauturière et océanique, équipés de machines de plus de 900 chevaux, de chambres froides, de filets de fonds et à cordes gigantesques, s'adonnent à la pêche illicite et calent leurs filets carrément sur le rivage à moins de 10 mètres de profondeur, munis de surcroît de double poche pour retenir de très petits poissons n'ayant pas encore les yeux », dénoncent les armateurs conscients. Préférant ne pas généraliser, les représentants de la corporation au sein de la Chambre de pêche locale déclarent qu'il s'agit de cas sporadiques de personnes inconscientes et irresponsables qui ne se soucient guère des conséquences désastreuses du massacre qu'ils occasionnent à la ressource et, par ricochet, à l'avenir de la profession dans le golfe de Ghazaouet connu pour l'abondance de ses ressources. Pour mettre un terme à ce braconnage, outre les sanctions prévues par la réglementation en vigueur, la Chambre examine l'alternative de proposer d'autres sanctions à l'encontre des fraudeurs. Il s'agit du retrait de fascicules de navigation, des autorisations de pêche et de la mise en place de zone maritime protégée (réserve) où la pêche serait définitivement interdite.
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Posté Le : 27/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : O. El. Bachir
Source : www.elwatan.com