Pêche et aquaculture à Boumerdès : gagner le pari de la formation pour booster la filière

Assurer une formation qualitative aux "hommes de la mer "et à tous les professionnels de la pêche et de l'aquaculture, est le pari engagé par la wilaya de Boumerdès, depuis déjà plusieurs années, afin de booster la filière.
Ainsi, plus de 1.500 marins et professionnels de la pêche ont bénéficié d'une formation qualifiante, entre 2004 et 2012, soit une moyenne de 200 personnes formées par année, a-t-on indiqué auprès de la Chambre locale de la pêche et de l'aquaculture.
Les bénéficiaires de ces formations se répartissent à raison de 1.146 marins qualifiés, 198 marins capacitaires, 142 électro-motoristes, et 82 patrons pêcheurs, a précisé à l'APS, Bouhouda Nabil, un cadre de cette chambre professionnelle.
D'autres promotions de marins pêcheurs sont, actuellement en formation, dont 180 stagiaires qui seront promus au rang de marin qualifié, à l'issue de leur stage, au même titre qu'une promotion de 62 marins, qui suivent une formation de capacitaire à l'école de formation de Dellys.
Des espaces de formation appropriés mais pas suffisamment valorisés
Ces actions de formation sont abritées par des sites expressément sélectionnés à proximité des ports de pêche, dont ceux de Zemmouri El Bahri, Dellys et Cap Djinet.
La création de ces annexes de formation, abritées pour la plupart par de vieilles salles de cours, répond au besoin de formation de nouvelles fournées de marins pêcheurs au profit des wilayas de Boumerdès, Tizi-Ouzou et Bouira, ainsi qu'au recyclage et la mise à niveau des anciens pêcheurs.
Ces structures sont, également, destinées à recevoir les stages des étudiants de l'Institut national supérieur de la pêche et de l'aquaculture (INSPA) d'Alger, de même que ceux des autres professionnels et opérateurs du secteur, tout en offrant des opportunités de formation aux jeunes exclus ou non du système scolaire.
Nonobstant leur emplacement idéal pour la formation des pêcheurs et de tous les professionnels de la mer, ces structures recèlent cependant plusieurs insuffisances, à l'exemple des classes de cours du port de Dellys, d'une capacité de 200 places, qui ont un grand besoin en équipements pédagogiques, alors que l'annexe de formation de Zemmouri fait face à un déficit en formateurs spécialisés.
La formation : un facteur essentiel pour pallier au déficit du secteur
Depuis sa création en 2004, la Chambre de pêche et d'aquaculture de Boumerdès s'est fixé pour objectif d'offrir une opportunité de formation qualifiante à l'ensemble des pêcheurs et professionnels de la mer de la wilaya, au nombre de 3500.
Selon M. Bouhouda, les concernés sont repartis en plusieurs promotions successives, dont chacune bénéficie d'un stage de formation de 5 mois, dont 3 mois de théorie et 2 de pratique.
Les stages, dont l'encadrement est en grande partie assuré par des formateurs de l'INSPA, sont couronnés par la remise du "livret marin", un document professionnel désormais obligatoire dans l'exercice de tous les métiers de la pêche.
A ce jour, ces sessions de formation ont contribué à la couverture du déficit accusé dans de nombreuses spécialités liées aux métiers de la mer, dont celles de marin qualifié, électro-motoriste et patron côtier, est-il signalé.
Parallèlement, un grand nombre d'anciens pêcheurs a bénéficié de stages de recyclage et de mise à niveau, en vue de leur adaptation avec les nouveaux moyens et outils de travail modernes introduits progressivement dans la profession.
Des conventions pour soutenir et valoriser la formation
Aux fins de soutenir et valoriser les domaines de formation existant, et d'en élargir les perspectives d'avenir, la Chambre de pêche et d'aquaculture de Boumerdès a signé, récemment, en présence du ministre de tutelle, deux (2) conventions de coopération avec respectivement, l'INSPA et la Chambre d'agriculture de la wilaya.
La première convention porte sur le soutien des échanges en matière de formation entre les deux parties suivant un programme de travail fixant les besoins du secteur, tandis que la seconde convention encourage l'intégration de l'aquaculture dans le milieu agricole, en prodiguant une aide technique aux concernés.