Algérie

PCR, protocole et présomption de magouilles !


L'affaire des PCR dont la date ne correspond pas aux exigences du protocole sanitaire qui impose des tests effectués 72 heures avant le match, a le mérite de soulever la problématique de l'observation stricte de cette mesure et le contrôle permanent des rapports par les managers Covid désignés par la LFP.Dans l'affaire du match RC Relizane-ES Sétif, qui a vu la CD de la Ligue de football professionnel sanctionner lourdement les deux équipes, beaucoup de zones d'ombre apparaissent. Nonobstant le fait que le match n'aurait jamais dû commencer, du moment que le club de Aïn Fouara a présenté des PCR dont les dates n'étaient pas conformes pour l'ensemble des personnes devant figurer sur la feuille du match (joueurs, entraîneurs, staffs médical et administratif), il est à se demander quelle était la base juridique qui a présidé la sentence des membres de la Commission présidée par Me Kamel Mesbah. Pour prononcer de telles sanctions, la CD/LFP s'est référée à l'article 115 consacré aux «cas non prévus» (qui a remplacé l'article 123 dans le code disciplinaire de 2015) qui stipule que «les cas non prévus par le présent code disciplinaire et notamment ceux qui revêtent un caractère d'imprévisibilité et/ou d'extrême gravité seront traités conformément aux dispositions prévues par les règlements de la CAF et de la Fifa qui stipulent que les autorités juridictionnelles se prononcent selon la coutume associative et la jurisprudence en la matière et, en tout état de cause, selon les règles qu'elles établiraient si elles avaient à faire acte de législateur». Sauf que contrairement à ce que croit comprendre le collectif des juristes de la CD de la LFP, le cas d'espèce est traité suivant les recommandations et ordonnances publiées par la Fifa et la CAF depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19. A savoir que la compétition ne peut avoir lieu si les exigences du protocole sanitaire ne sont pas respectées. Ce point du règlement aurait suffi aux Sétifiens pour abdiquer et ne pas crier au chantage. A en croire Abdelhakim Serrar, «si le manager Covid ou n'importe quelle autorité chargée de l'organisation du match, nous avaient demandé de ne pas nous présenter sur le terrain et nous déclarer perdants sur la base de cette mesure du protocole sanitaire, nous n'aurions pas crié au scandale. Là, je vois que cette sanction ne profite ni au RCR encore moins à l'ESS, certainement à d'autres clubs du haut du tableau», affirme le dirigeant de l'équipe des Hauts-Plateaux qui croit savoir que «la présence de l'ESS et de la JSS aux premières loges du classement dérange. Et on est plus que certain que quelques parties au sein de la Ligue font le sale boulot par tous les moyens pour nous affaiblir».
Pour Serrar, l'actuelle direction de la LFP est illégale et il est impératif de procéder à l'élection d'un nouveau président et d'un nouveau bureau de ligue. Si le nom de Medaouar n'est pas cité, tout le monde aura compris que c'est à lui que les membres de la direction sétifienne font allusion. L'un d'eux, Hicham Bouaoud, trouve anormal que Medaouar se prélasse à Casablanca (où il accompagne le MCA au titre de représentant de la FAF, ndlr), alors que la ligue est embrasée par ce scandale. Le manager du club sétifien a même été plus loin en publiant un post (finalement supprimé hier) dans lequel il invectivait l'actuel patron de la LFP.
L'Entente et les autres !
Ces répliques, qui ne cesseront pas de sitôt, ne doivent pas cacher une réalité toute algérienne. Si l'ES Sétif a présenté des PCR périmés (celles des réserves du club sétifien étaient-elles valables lors du match face au RCR '), rien n'empêche que d'autres équipes de la Ligue 1 et de toutes les autres divisions dont le Championnat a repris, ont ou vont présenter des documents frappés de nullité. L'exemple de la falsification par le RCB Oued R'hiou des PCR lors de son match face à l'US Remchi (5-0) que la LNFA a sanctionné autrement est vivace et dénote d'une triste réalité devant laquelle les managers Covid, mais pas seulement eux, ont une grande part de responsabilité. Mieux, le match OM Arzew-CR Témouchent (10e journée, Ligue 2) n'a pas eu lieu pour défaut de présentation des PCR par le club local sanctionné par la perte des trois points du match (2-0) et une amende de 100 000 dinars. Ce cas ressemble à celui que le manager Covid du match RCR-ESS, le Dr Abdelkrim Louled, a autorisé le déroulement. Or, le règlement a été invoqué pour le premier cas.
Quand Serrar dit que l'ESS a fauté comme pas mal d'autres clubs, il n'y a pas l'ombre d'un doute que la «situation est hors de contrôle». Une vérité qui cache mal cette «bonne santé» affichée par nos footballeurs depuis quelques mois alors qu'ailleurs, en Europe, au Maroc, en Tunisie, en Egypte et partout dans le monde, l'on continue à recenser des cas de contaminations parmi les footballeurs. Chez nous, les derniers cas relevés remontent au mois de janvier. Depuis, pratiquement aucun cas n'a été rapporté officiellement par les clubs des deux ligues dites professionnelles. Ce qui est utopique au vu de la situation de désordre de nos clubs. L'ES Sétif et le CR Belouizdad ont même eu à effectuer des voyages dans des pays connus pour leur dangerosité à l'exemple de l'Afrique du Sud où le variant local a fait des ravages.
La présence d'un public privilégié dans les stades malgré le huis clos strict recommandé est un élément que tout le monde rapporte et dénonce mais que personne ne combat. Les officiels de matchs rapportent les faits (présence de personnes non accréditées dans les tribunes dites officielles) et la CD/LFP sanctionnent les clubs par des amendes financières (200.000 dinars) pour manquement au protocole. Des clubs ont même fait dans la récidive sans que leurs sanctions soient aggravées par la mesure de délocalisation de leurs rencontres. Faut-il déduire que la CD de Kamel Mesbah agite les règles à la tête du client '
M. B.
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