Algérie

Paysans, oui! Agriculteurs, peut-être!



Paysans, oui! Agriculteurs, peut-être!
Potentialités. A Aïn Defla où s'est rendu, jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, il a été question du développement de l'agriculture. L'occasion s'y prêtait bien puisque c'était aussi le 41ème anniversaire de la création de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa). Ce qui explique la large participation des acteurs du secteur agricole venus à cette rencontre de toutes les wilayas du pays. L'événement était à la hauteur des enjeux. Sellal s'est voulu rassurant et ferme à la fois. Il va sans dire que la relance agricole est en «première ligne» des mesures à apporter à la relance de l'économie dans un contexte fortement marqué par le choc pétrolier. Rassurant et ferme lorsqu'il affirme que «la situation est difficile, mais les solutions sont entre nos mains». Mieux, il force le trait lorsqu'il ajoute que «nous n'avons pas droit à l'erreur». Ce qui suppose que les forces et les faiblesses, dans ce domaine, sont connues. Que l'évaluation a été faite. Et que les réponses bien adaptées sont prêtes. Dans son intervention Sellal a procédé à quelques énumérations. Parmi elles, cette nécessité de «rehausser la valeur matérielle et morale du travail de la terre». Cette nécessité était même très visible dans la salle avec cette dominance d'hommes aux cheveux blancs. On avait l'impression que c'était ceux-là mêmes qui avaient participé au 1er anniversaire de l'Unpa. Sellal le pense aussi puisque lors de sa visite à la ferme pilote il a cité parmi les raisons d'aller vers plus de mécanisation, «le manque de main-d'oeuvre». Ce qui confirme que le plus gros du travail à entreprendre est de changer la perception actuelle du travail de la terre. Notamment chez les jeunes. Il faut reprendre le chemin à l'envers pour effacer la création du «prolétariat» dans les années post-indépendance. Même plus avant lorsque le colonialisme nous avait spoliés de nos terres les plus fertiles. D'ailleurs, il y a une sacrée différence entre «l'Union des paysans» de l'Unpa et une «union des agriculteurs» que nous devrions avoir aujourd'hui. Cela aussi n'a pas échappé à Sellal lorsqu'il a «évoqué l'importance de la formation dans les métiers agricoles en annonçant la création prochaine de trois écoles spécialisées à Mascara, El Oued et Aïn Defla». Au-delà de l'aspect financier que l'Etat consent sans compter, au-delà des moyens techniques disponibles sur le marché international, au-delà de la recherche des solutions pour améliorer les rendements et déjà utilisées de par le monde, au-delà du projet de création de mutualisation des moyens (coopératives) qui s'apparente à l'association délaissée au profit de l'entreprise familiale, le maillon le plus faible sur lequel doit impérativement se pencher le gouvernement est la réhabilitation du travail de la terre auprès des jeunes surtout que le temps pour la relève ne se compte plus en décennies. Malgré tout, le Premier ministre a volontairement enjambé cette problématique en plaçant plus haut la barre lorsqu'il dit que «la priorité du secteur n'est pas seulement de satisfaire les besoins du pays en produits agricoles, mais aussi de créer des unités d'industries agro-alimentaires en mesure de se lancer dans l'exportation». Jusqu'à demander à s'engager dès maintenant dans la production de poudre de lait qui ne se conçoit qu'avec des excédents. Ce qui est loin d'être le cas avec une production de lait estimée à 30% de nos besoins. Ce n'est cependant pas une mauvaise chose que de demander plus pour ne pas avoir moins. Reste que c'est le métier d'agriculteur qui a besoin, avant tout, de l'attention du gouvernement. C'est lui qui fait l'agriculture. Et non l'inverse!




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