Algérie

Pays-Bas : Nouvelles économies sous la pression de Bruxelles



Les Pays-Bas, prompts à se présenter en parangon de vertu budgétaire, se sont engagés, avant-hier, à faire de nouvelles économies en raison de la détérioration plus importante que prévu de la conjoncture et après avoir été fermement été rappelés à l'ordre par Bruxelles. "Le fait que je sois à cheval sur la discipline budgétaire vient du fait que je trouve cela important", a déclaré le Premier ministre néerlandais, le libéral Mark Rutte, à son arrivée à un sommet de l'UE à Bruxelles en fin d'après-midi. La Commission européenne avait invité fermement quelques heures plus tôt le gouvernement néerlandais à respecter son engagement de réduction de déficit, après la publication, avant-hier matin, par le Bureau central du Plan néerlandais de prévisions économiques revues à la baisse. L'institut s'attend ainsi à une contraction du Produit intérieur brut cette année de 0,75%, contre un repli de 0,5% escompté encore en décembre. Du coup, à politique inchangée, le déficit public devrait s'élever à 4,5% du PIB cette année mais surtout dépasser encore l'an prochain la limite européenne de 3%, ainsi qu'en 2014 (4,1%) et en 2015 (3,3%), selon le Bureau du Plan. "Nous pensons que les Pays-Bas sont un pays qui s'est fait beaucoup entendre lorsqu'il s'est agi de renforcer nos règles de surveillance budgétaire" dans la zone euro au cours des derniers mois, "il est donc normal de penser que les Pays-Bas vont appliquer la même approche à leur propre politique", avait déclaré le porte-parole de la Commission pour les questions économiques, Amadeu Altafaj. Il s'agit d'une douche froide pour Mark Rutte, qui s'est jusqu'ici engagé à ramener son déficit l'an prochain dans les clous européens, donc à pas plus de 3%. Et ce d'autant plus que les Pays-Bas ne se sont pas privés depuis deux ans de donner des leçons aux pays de la zone euro dont les déficits ont dérapé, la Grèce en premier lieu, et de faire preuve d'une extrême fermeté à leur égard, n'hésitant pas à envisager une sortie du pays de la zone euro. Les Pays-Bas effectueront des coupes budgétaires "pas parce que (le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli) Rehn le veut", mais parce que La Haye trouve cela "important", a insisté à Bruxelles M. Rutte. Selon lui, il faut tirer les leçons des années 80, lorsque la politique de discipline budgétaire du gouvernement néerlandais de l'époque avait permis ensuite de dégager des marges pour "investir et réformer l'économie". Cette discipline budgétaire représente une "chance pour créer des emplois et pour avancer économiquement", a-t-il ajouté. Son ministre des Finances, Jan Kees de Jager, avait pourtant semblé, à son arrivée à Bruxelles, miser sur une certaine tolérance de l'UE. "Les règles européennes laissent une marge, mais elle n'est pas grande", avait-il déclaré. "Les règles budgétaires sont strictes, mais ne prescrivent pas des chiffres précis dans tous les cas", avait-il estimé. "Le déficit budgétaire est vraiment trop élevé", a toutefois concédé le ministre des Finances. A partir de la semaine prochaine, les partis du gouvernement et le PVV, le parti d'extrême droite qui le soutient de l'extérieur, vont se réunir pour définir les mesures correctrices au budget, a expliqué M. de Jager, sans anticiper sur leur contenu. "Mais des mesures supplémentaires seront nécessaires", a-t-il insisté. Ouvrant une piste, Mark Rutte a expliqué qu'il était en faveur d'un rôle limité de l'Etat, qui, aux Pays-Bas ", est simplement trop grand".


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