Algérie

Pays-Bas aussi, l'étoile du Clasico pâlit


Une rivalité historique, un match plié dès la première période et un score final de 4-0 : comme Marseille au Paris SG, Feyenoord a bu la tasse dimanche à l'Ajax, dans la version néerlandaise d'un clasico moins magique que par le passé.Ou plutôt d'un «Klassieker», comme on appelle ce match culte aux Pays-Bas depuis la première confrontation entre les deux clubs, en 1921. Entre Amsterdam l'orgueilleuse et Rotterdam l'industrieuse, le choc s'annonçait à nouveau sans merci. «Il y a beaucoup d'enjeu pour deux grands clubs», avait alerté Jaap Stam, l'entraîneur de Feyenoord, dès vendredi. L'avertissement n'a pas suffi. Cueillis à froid par deux buts précoces d'Hakim Ziyech (2e) et Nicolas Tagliafico (7e), les visiteurs ont été définitivement assommés par les fulgurances de David Neres (37e) et Donny van de Beek (40e). Une correction qui les fait reculer au 12e rang du championnat néerlandais, quinze points derrière leur bourreau et deux places derrière l'autre club de Rotterdam, le Sparta. «On n'arrête pas de prendre des coups, on est dans une mauvaise passe», a déploré le milieu de terrain Jens Toornstra à la télévision néerlandaise. Par ricochet, le Klassieker tend aussi à s'affadir. Sur les vingt dernières éditions, le club de Rotterdam a enregistré trois maigres victoires face au club de la capitale, qui l'a de son côté emporté à douze reprises. Dans son chaudron du Kuip, où il a arraché ces trois succès, Feyenoord soutient la comparaison. Mais sur le terrain de l'Ajax, le club n'a plus terrassé son rival depuis 2005. Déséquilibrés, les Klassiekers les plus récents manquent par ailleurs d'enjeu. Avant son titre de 2017, Feyenoord n'avait plus ceint la couronne nationale depuis 1999. Sur la même période de vingt ans, l'Ajax a été sept fois champion des Pays-Bas. De quoi relativiser la punition infligée à l'OM, septième de Ligue 1 avec «seulement» 11 points de retard sur le PSG '
«Un club amateur»
Pas tellement, puisque «Marseille n'a remporté aucun de ses 15 derniers matchs contre Paris en Ligue 1 (3 nuls, 12 défaites), sa pire série sans victoire contre un adversaire dans son histoire dans l'élite», s'est chargé de rappeler sur Twitter le statisticien Opta. Avec neuf titres nationaux contre huit pour Paris, les Phocéens conservent encore un avantage dans l'armoire à trophées. Un ascendant qui vacille, vu l'avance déjà large du PSG sur le deuxième Nantes après onze journées de championnat. Aux Pays-Bas, l'Ajax a toujours mené la danse et compte aujourd'hui 34 titres nationaux, contre 15 pour le club de Rotterdam. «Feyenoord est en train de devenir un club amateur», s'est étranglé jeudi sur la radio RTV Rijnmond Rob Jacobs, ex-joueur et entraîneur du club. «Feyenoord se ridiculise totalement», a poursuivi Jacobs, invité à commenter la défaite en C3 de son ancien employeur (2-0 sur le terrain des Young Boys de Berne). La colère gagne aussi les supporters, qui ont ciblé le bus des vaincus à leur retour à Rotterdam et pris à partie plusieurs joueurs. «Dimanche, une machine footballistique ultramoderne a poussé dans le ravin une charrette grinçante venue d'une époque révolue», a osé le journal Volkskrant. Dans la longue histoire du Klassieker, la victoire 6-2 de Feyenoord contre l'Ajax, en janvier, n'était donc qu'une parenthèse enchantée.
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