Pavlov appliqué au marché

Conditionnement - La publicité et le marketing ne cessent d'appeler à la consommation, allant jusqu'à en faire une véritable culture et parfois même un véritable réflexe vital.
La contrefaçon telle que présentée depuis son avènement, il y a des décennies et surtout depuis le cap qu'a pris le phénomène depuis le début des années 90, a toujours alimenté toutes sortes de questionnements sur son impact sur la santé ou la sécurité des consommateurs.
Nombre de rapports et d'études démontrent ainsi que la contrefaçon de pièces détachées de véhicules ou encore de médicaments, plus que délictuelle, est, et se doit d'être considéré comme un véritable crime.
En revanche, il semble que le recours à la consommation de certains autres produits contrefaits, même s'ils représentent un véritable risque de par l'utilisation dans leur production, de matières premières douteuses et de différents produits chimiques non contrôlés, est la seule voie que peuvent envisager les tenants des petites bourses pour satisfaire les besoins quotidiens de la vie moderne.
A l'instar des vêtements, appareils électroménagers, et autres produits consommables de tous les jours, dont nul ne peut sérieusement se passer. D'autant que souvent les prix exorbitants affichés par les originaux, rendent ces deniers pratiquement inaccessibles pour un large pan de la grande majorité des sociétés. D'où la frustration que cela engendre chez les moins lotis.
Dès lors, force est de s'interroger sur les préconisations engagées ou envisagées pour réduire la contrefaçon dans ce monde où la publicité et le marketing ne cessent d'appeler à la consommation, allant jusqu'à en faire une véritable culture et parfois même un véritable réflexe vital. Réduisant ainsi l'homme à un simple tube digestif qu'il faut assouvir, d'autant que la mécanique se met en place dès le berceau.
Le produit contrefait est, dès lors, la seule option à même de satisfaire ce besoin désormais maladif d'acheter, engendré par cette culture de la consommation. La seule sensibilisation aux risques qu'engendre la consommation de ces produits sur la santé, mais aussi aux pertes qu'elle fait subir aux entreprises, issues majoritairement de pays occidentaux, semble insuffisante à elle seule à contrecarrer la contrefaçon.
Si tant est que ce soit le but recherché, «plus que la lutte contre la contrefaçon par le biais de la moralisation, la sensibilisation ou même la pénalisation, pouvoirs publics et producteurs seraient inspirés de mener ce combat à travers le levier du prix des produits originaux», affirment d'un commun accord, des amateurs de produits contrefaits.
En cela, l'assouplissement des modes de circulation de la technologie par le biais de transfert réel vers les pays à populations à pouvoir d'achat «indécent», semble, selon beaucoup d'observateurs, une piste sérieuse.
Dès lors que ces populations n'ont d'autres choix que de prendre le risque d'un séjour à l'hôpital pour pouvoir satisfaire ce besoin qui n'a, somme toute, rien de vital, mais qui l'est devenu de par la culture qui l'a imposé : le libéralisme.