Longtemps en déphasage avec les standards internationaux, le football national a repris un peu de couleurs à la faveur de la finale de la Coupe d'Algérie, dans sa 48e édition. Un rendez-vous sportif qui coïncide avec le cinquantenaire de l'Indépendance auquel les officiels n'arrivent plus à donner le sens qui lui sied quand ils ne vont pas carrément à contre-sens de cette étape importante de l'histoire du pays. A l'occasion, la Fédération algérienne de football ne pouvait espérer mieux que la présence au rendez-vous de M. Blatter, président de la Fifa, cette puissante instance dont le nombre d'affiliés dépasse celui de l'ONU. Autre indice de puissance de la Fifa : elle brasse des richesses qui dépassent de loin celles de certains Etats. A titre indicatif, son chiffre d'affaires, en 2010, a été estimé à 1,3 milliard de dollars. De quoi conclure à un véritable empire construit autour d'une association décrétée «à but non lucratif» à sa création. S'il est établi que la Fifa n'est pas au-dessus de tous soupçons, financier et éthique, il n'en demeure pas moins vrai que l'Algérie est en train de se donner un rôle dans le gouvernement du football planétaire. Au moment même où la discipline peine à trouver la gestion idoine dans le gouvernement national, qui a failli aussi bien dans l'encadrement de la jeunesse que dans la construction d'instances sportives crédibles et viables. A telle enseigne que de nombreuses fédérations sont durablement installées dans une instabilité chronique avec, parfois, des relents de règlements de comptes, en parfaite contradiction avec l'esprit et les valeurs du sport. Le sort du COA en est manifestement la parfaite illustration. Censé faire office d'instance morale du sport national qui se réfère aux valeurs de l'olympisme, le COA s'est transformé en un carrefour de toutes les illégitimités et de toutes les cooptations. Et, signe révélateur d'un COA en carton, les luttes de personnes -souvent des impostures avérées- se sont exprimées au moment où les fédérations sont censées veiller sur les ultimes préparatifs de la participation algérienne aux JO de Londres, prévus du 27 juillet au 12 août 2012. Une telle fissure renseigne visiblement sur ce que représentent réellement les fédérations contestataires de la direction du COA : de fausses légitimités s'exprimant à un moment inopportun. Il n'est pas ainsi interdit de conclure que c'est le fait que l'argent coule à flots dans le secteur qui attise ces batailles d'arrière-garde. Courant derrière l'argent et les privilèges -énormes- du secteur, ce personnel est en train de mener vers la dérive les disciplines qu'il dirige. Dans l'Algérie de 50 ans d'indépendance, l'argent ne génère pas des performances et des satisfactions. Il alimente des batailles de personnes qui prennent en otage les intérêts du pays. Sous le haut patronage de la tutelle !
A. Y.
Posté Le : 02/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amirouche Yazid
Source : www.latribune-online.com