Algérie

Patriotisme économique



Patriotisme économique
Annoncé le 2 mars dernier par le Premier ministre et rappelé, hier, par son ministre des Finances, l'emprunt obligataire national sera lancé, courant avril, pour ne financer que des projets économiques bien ciblés. L'emprunt obligataire reste l'une des réponses du gouvernement à la crise financière induite par la chute des prix du pétrole, mais son timing, lui, laisse supposer plusieurs lectures.En effet, on se rappelle que la sortie de Sellal à ce sujet est intervenue après l'annonce du ministre de l'Energie de voir Sonatrach recourir à un endettement extérieur pour financer certains de ses projets. Une déclaration qui a peut-être forcé la main au gouvernement qui a, de son côté, écarté momentanément tout recours à l'étranger, privilégiant l'épargne locale à travers les entreprises économiques et les ménages. Une carte à jouer à l'instar de la mise en conformité fiscale volontaire ciblant les opérateurs de l'informel qui, pour l'heure, n'a pas tenu toutes ses promesses. La canalisation des milliards de l'informel, le renforcement de la fiscalité ordinaire, l'endettement «qu'il soit interne ou externe», les dividendes liés aux transactions par chèques contribuent au besoin de l'Etat à trouver d'autres voies de financement pour les projets d'envergure et combler les déficits budgétaires.Pourtant, cet appel à un patriotisme économique est accompagné d'un taux d'intérêt de 5% qualifié de très intéressant. Une récompense pour une adhésion plus importante des Algériens à cet emprunt et une alternative à une confiance perdue entre les pouvoirs publics et le peuple algérien depuis des années. En effet, la confiance reste un élément hautement subjectif dans le monde financier et les Algériens, devant des lendemains incertains, n'ont pas forcément une confiance aveugle en leurs gouvernants. Ce taux ne devrait pas non plus poser problème à l'Etat puisque le remboursement de l'emprunt obligataire se fait sur le long terme, en tablant sur une reprise des prix à l'orée de 2021 où les prédictions de l'Agence internationale de l'énergie les situent autour des 80 dollars. Le ministre des Finances a également tenu à rassurer les Algériens, affirmant que le pays «n'est pas dans le rouge». Une déclaration dans la pure ligne de la communication officielle, plus proche de la propagande, qui interdit toute allusion à une quelconque crise sociale ou une politique d'austérité dans le pays.




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