Algérie

PATRIOTES 90



PATRIOTES 90
Maintenant, sur les lieux du drame, seule la carcasse du bus témoigne de l'horreur de l'événement. Le chantier a été bien nettoyé, une guérite y est construite et les gendarmes sont présents de jour et de nuit. A chaque anniversaire du drame, une folle envie d'y déposer une gerbe de fleurs me prend, en hommage à tous ceux qui y sont morts. Et à chaque fois, je renonce. Lâcheté ou sagesse !
Oubliez le temps.
Effacez la mémoire
Oubliez le temps. Effacez la mémoire.
Etouffez le souvenir. Déguisez l'Espoir.
Enterrez le désir de comprendre, de voir.
Pas de stèles, pas de fleurs, pas d'exutoires.
Les plaies à pourrir, les inepties à boire.
L'Algérie n'est plus. Enterrez son Histoire.
Oubliez le temps. Effacez la mémoire.
L'Algérie n'est plus. Enterrez son Histoire.
Frappez sa monnaie d'images animales.
Des loups, des buffles ou des crotales.
Ignorez Massinissa et Saint Augustin !
Khair-eddine Barberousse n'est-il pas
ottoman '
Abdel Kader syrien et Juba égyptien '
Pas de Pays, pas de symboles, pas de
renoms !
Oubliez le temps. Effacez la mémoire.
L'Algérie n'est plus. Enterrez son
Histoire.
Les chinois construisent. Les Américains agissent.
Club des Pins se «principautise», et l'Etat se vend, Les naïfs investissent. Les malins foutent le camp.
Les «coopérants» gouvernent et les médiocres sévissent.
Le culte de la personnalité de retour.
Place au mensonge, aux copains, tribus et basses-cours.
Oubliez le temps. Effacez la mémoire.
L'Algérie n'est plus. Enterrez son Histoire.
Vérité limpide et banale réalité.
Indésirable, la mémoire est déclarée.
Rêve ou bien cauchemar ' Ouvre les yeux, Asperge-toi d'eau fraîche et rend grâce à Dieu.
De te laisser la vie, de nous laisser l'espoir, De voir un jour l'Algérie retrouver sa mémoire !
Mohamed Safar Zitoun
Alger, décembre 2006, mars 2007
Le père d'une victime du fauxbarrage d'Oued Atelli nous écrit
Je salue le sieur Safar Zitoun auteur du texte «Le miraculé de Oued-Atelli», ce dernier relate les faits qui lui sont arrivés lors d'un faux-barrage commis par les terroristes un certain 3 mai 2000 sur la route nationale n° 01 reliant Blida à Médéa. Mon fils Bouchenak Sofiane Serhane âgé de 27 ans, était passager de ce car. A cette date mon fils, qui habite avec moi à Médéa, s'est déplacé à Cherchell, son lieu de naissance, pour se faire délivrer des documents administratifs. Celui-ci était employé à la Direction des transports de wilaya. Il était très estimé par ses responsables et par l'ensemble de ses collègues. Au retour, il fut contraint de se rendre à Blida pour prendre l'un des derniers cars qui se rendaient à Médéa. Ce véhicule de transport en commun fut intercepté dans un faux-barrage à 100 mètres du parc des Yougoslaves, par des terroristes habillés en tenues militaires. Ces malfrats qui font partie du GIA ont tiré sur le conducteur dès leur montée à bord. Il s'est affalé sur son siège. Ensuite, ils ont mitraillé sans distinction aucune les passagers, lesquels étaient composés de femmes, d'enfants et d'hommes. Selon les différentes déclarations des rescapés de ce car, les personnes tuées ont été achevées par des balles de kalachnikov tirées en guise de coups de grâce dans la tête, surtout pour ceux qui occupaient les premières places de bus. Mon fils était parmi eux. Le nombre des morts : vingt-trois et de nombreux blessés. Ces criminels n'ont quitté les lieux qu'après avoir arrosé de leurs mitraillettes les côtés latéraux du car. Après que les armes se soient tues et que les malfrats aient quitté les lieux, les rescapés ont fui le bus en se jetant des fenêtres. Le véhicule qui fut atteint par les flammes, son système freinage fut rompu ; ce qui a entraîné sa précipitation dans l'oued qui bordait la chaussée. Les victimes furent carbonisées à l'intérieur. Les corps ne furent identifiés que par les pièces métalliques qu'ils portaient, telles les boucles de ceintures ou autre. Après cet abominable assassinat collectif, les relais de ces bandes criminelles qui écumaient les villes se sont mis à l'œuvre afin d'innocenter comme à l'accoutumée leurs acolytes dans les montagnes. Ils essayaient à chaque coup pareil d'accuser les services de sécurité et notre glorieuse armée. Des crimes gratuits ont été commis par des hordes sauvages sans être revendiqués ou reconnus par leurs auteurs, car ces derniers n'ont rien de réel à revendiquer.




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