C’est au mois de mai que le printemps Soufi s’installe, avec une vaste procession de commémorations des confréries. Le Maoussem est devenu l’incontournable rallye mystique pour rendre hommage aux penseurs et Oulama qui ont tant donné pour enrichir et diversifier les divers courants religieux. C’est autour des confréries que se révèle la démocratisation d’un soufisme qui reconnaît aux êtres l’infinité dans la foi. C’est dans la Zaouia que s’est développée la culture soufie et qui prit un essor culturel et politique, par lequel la personnalité algérienne s’imposa... juste après l’expansion de la grande confrérie d’El Qadiria en Irak par le saint cheikh Abdelkader El Jilani. Un jeune érudit de l’école coranique des Aït Smail en Kabylie prit son bâton de pèlerin pour prêcher les dogmes d’une très jeune école soufie la «Rahmanya». On le surnomma l’homme aux deux tombes. Il entra par la grande porte dans le carré des saints d’Alger après Sidi Abderrahmane, Sidi Boudjemaâ, Sidi Ahmed Ben Abdellah, El Kettani, El Ghobrini, Sidi Ouali Dada ou encore Sidi Bougdour. Sidi M’hamed est issu de la faction des Ath-Smail dans la région de Boghni de la tribu des Iguejtoulen, où il fit les premiers pas dans l’apprentissage religieux. Après sa mort, un grave conflit éclata entre les Rahmani d'Alger qui voulaient le voir enterré dans la grande zaouïa où est élevé aujourd’hui, un mausolée (au cimetière de Sidi M’hamed à Alger). Ils volèrent sa dépouille du cimetière des Ath-Smaïl, et les Rahmani kabyles apprirent le délit. On décida de trancher ce conflit en ouvrant la tombe du saint en Kabylie. Et la légende populaire affirme que l'on retrouva la dépouille telle qu'elle fut enterrée. Depuis, Sidi M'hamed est surnommé Bou Qobrine - le saint aux deux tombeaux- pour témoigner d'un de ses nombreux prodiges. Le fait que Sidi M’hamed ait eu deux tombes, est que, entre le corps volé, qui était bien réel celui-là, et enterré à Alger, et le corps enterré à Ath-Smaïl, il n’était pas possible qu’un corps puisse être dans deux tombes distinctes. Dans ce cas, deux explications se confrontent. La première est, que les personnes chargées de dérober le corps se soient trompées de tombe et ont emporté le corps de quelqu’un d’autre. La deuxième, que c’était réellement le corps de Sidi M’hamed qui avait été emporté. Mais lorsqu’il a fallu vérifier la tombe originelle, les personnes chargées de confirmer la présence du corps, ont peut-être cru bon de dire qu’il y était réellement, pour éviter un conflit ou une effusion de sang. La population a cru alors au miracle, dû évidemment à la piété du personnage et l’affaire a été définitivement classée. Depuis Sidi M’hamed Ben Abderrahmane est devenu Bou Qobrine.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 18/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Bentaleb.
Source : www.horizons.com