Algérie

Patrimonial : La ville par qui arrive la légende



La  mythologie tissée autour de la neige à Tlemcen, tire son nom de «thala m'sen» qui signifie en berbère «fontaine à  deux sources». La légende de l'eau rapportée par les anciens, illustre bien cette étymologie aquatique : Une sécheresse s'abat sur le pays, les sources… sont à  sec. «Il faut que l'eau revienne à  Tlemcen. J'irai la chercher». C'est le défi que se lança le Prince qui vainquit «El Ghoul», l'ogre malfaisant. L'eau se mit à  jaillir des fontaines, telles des perles de cristal… Les sources ressuscitèrent … Les chants «haoufi» résonnaient à  nouveau dans la ville. Et c'est depuis ce temps-là que la ville avait pris le nom de «Tilimcène» qui signifie «sources» en berbère. Loin de la légende, les paysans avaient coutume, lorsque le manque de pluie compromettait la récolte ou les pâturages au printemps, d'organiser des rogations pour demander la pluie; ils faisaient surtout des visites aux principaux saints protecteurs de la ville, … et leur adressaient des invocations. Ils accomplissaient à  cet effet  «salat el istisqa'» (prière surérogatoire collective en plein air pour invoquer la pluie). Pendant ce temps, les enfants ne restaient pas inactifs. Ils parcouraient les rues en promenant une poupée de chiffon ou un épouvantail  et frappaient  aux portes des maisons pour qu'on les arrose d'eau en guise de bon présage.... Par glissement sémantique «ghanja»Â  signifiait chanson, voire poésie chantée, en référence à Â la racine arabe «ghnâ» (chant)...On chantait et célébrait «sous» l'arc-en-ciel «Aars Eddib» (le mariage du renard) quand survenait une concomitance de pluie et de soleil, allusion au couple pluie/soleil. Lorsqu'il faisait mauvais temps et pour conjurer le mauvais sort météorologique, les vieilles femmes, tout en cardant ou «égrenant » la «m'qatfa», récitaient pour la circonstance une complainte mystique : implorant la clémence du Tout Puissant.Autrefois, lorsque le cycle des saisons était régulier et le climat indemne de tout effet de serre, on vivait l'hiver, en l'occurrence, avec sa météo intrinsèque, ses rites culturels. Ennayer et son tbaq gorgé (plateau de fruits secs) est l'une des manifestations alimentaires liées aux us et coutumes locales. Abstraction faite du caractère agraire de cette fête, la consommation des arachides (noix,noisettes) s'expliquerait par une imitation «anthropologique» (du régime) de l'écureuil qui fait ainsi le plein de calories pour affronter les hivers rigoureux. A propos d'agriculture, un vieil adage dit : «Teldj ennayer yadmane el kh'ssaïr» (La neige de janvier prévient toute perte de récolte)…


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