Algérie

Patrimonial : Honaine, pays des merveilles



Dans un bouillon de culture marqué par le jaillissement d’une cité qui sort de l’ombre, l’histoire se remet au présent pour sillonner la mémoire collective et mettre en valeur les mérites d’une ville engloutie dans la bêtise humaine. Elle fut l’incontournable carrefour des arts et du commerce. Les routes du sel et de la soie se confondaient dans cette puissante cité où l’or et le sel s’entrechoquaient dans la vaste cour des Zianides. Discrète mais grande par sa noblesse dans l’art de générer les plus beaux fleurons de la culture, Honaine nous retrace son idyllique parcours. Sous les feux d’un événement consacrant son appartenance au royaume de Tlemcen, cette ville où naquit Tarek Ibn Ziad nous révèle ses plus beaux atours. Son eau chantée par les plus grands chevaliers de la poésie Haouzi, nous entraîne vers les cols du Sebdou d’où ruissellent les majestueuses chutes, donnant les plus beaux vergers. Comme son nom l’indique, elle tient sa réputation de la quiétude dont elle jouit, de par son très riche patrimoine. Longtemps sacrée route du sel par laquelle convergent de puissantes caravanes vers Tombouctou, Ahmed El Mansour Ed dahabi, qui institua le commerce caravanier par le troc entre le sel et l’or, fit frapper la toute première monnaie de cet âge d’or. Dans cette immense cité oubliée, les souvenirs reviennent dans une trame culturelle des Zianides. Lalla Setti, petite-fille de Abdelkader El Jilani, fondateur de la grande confrérie El Kadiria, détient une part importante dans la mémoire collective des Honainis qui continuent à accomplir le célèbre pèlèrinage vers le sanctuaire de la «sainte protectrice» des démunis. Zenatas, Senhadja se sont succédé dans une logique évolutive de gestion des arts dans cette capitale. C’est à l’époque des princes merenides qui, sous la domination successive de Abou Hamou et Youcef El Mereni que Honaine a connu son magnifique lustre de capitale maghrebine. La ville détient encore l’exclusivité du mode goubahi par l’entremise de ses cheikhs Sidi Saïd El Mendaci, Ben Brahim et Aïn Tedeles. C’est dans un Maghreb en pleine ébullition culturelle, avec l’apparition du mouvement mystique d’El Medjdoub et Cheikh El Ghati, que Honaine excella dans le développement des arts et métiers. Sidi Saïd El Mendaci fut l’un des pionniers de la poésie lyrique, son disciple Abdelkader El Masmoudi devient maître du Melhoun. El Mendaci fut chargé dès lors par Abou Hamou El Merini, de répertorier le patrimoine culturel zianide. Cette reconnaissance n’en fut pas moins payante, puisque Honaine fut encore une fois appelée à la rescousse pour aider sa sœur jumelle Tlemcen, à retrouver ses marques. Aujourd’hui, l’histoire nous rappelle à l’ordre sur une feuille de route culturelle dont le passage obligé est celui d’une ville qui mérite tous les égards.


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