Algérie

Patrimoine en dormance


Neuf mois après le coup de gong, donné le 12 janvier dernier, consacrant Alger, « capitale de la culture arabe 2007 », les délégations arabes se relaient à un rythme effréné pour meubler, un tant soit peu, le vide sidéral des espaces culturels que compte la capitale. Hormis le Palais de la culture et deux ou trois autres scènes artistiques destinés à nos hôtes venus davantage pour faire de la figuration, pour ne pas dire du « remplissage culturel », le reste des infrastructures est soit fermé ou soit en chantier. A l?image de la salle Ibn Khaldoun en dormance, l?amphithéâtre baptisé Fadila Dziria qui accuse un retard dans la livraison ou encore la salle Atlas, dont la restauration semble faire du sur place. Cette dernière est sens dessus dessous. Toujours en chantier, la fin des travaux de réhabilitation de cette structure, qui a accueilli les grandes stars dans les sixties et seventies du siècle dernier, n?est pas pour demain, apprend-on. Le quidam peut remarquer le revêtement de la paroi extérieure de l?ex-Majestic qui nous renseigne sur la hideur de notre doigté. Cette vilenie commise nous invite sur les motifs ayant présidé au choix d?un tel revêtement, balayant ou méprisant, c?est selon, le savoir-faire de nos bazaristes. Par ailleurs, la réalité n?est pas moins frappante lorsque le touriste, désirant faire un tour dans nos musées, se voit livré à lui-même. On lui recommande l?historique Casbah des Ibnou Ziri, dont le parcours touristique tout tracé n?offre à son regard que quelques ruelles et venelles pleines de vide. Nikkon en bandoulière, notre touriste ose quand même faire une incursion dans le tissu traditionnel de l?antique médina, dont l?âme n?a de cesse d?être rognée au fil des ans. Il a du mal à assouvir sa curiosité, à travers les palais qui, bien que réhabilités, demeurent « scellés »? Le visiteur doit faire l?impasse sur Dar essouf, Dar El cadi, Dar Mustapha Pacha et autres mausolées nichés à travers le dédale d?une cité. « Ne dit-on pas que le musée synthétise l?histoire d?un pays ? », me lance mon ami Kamel. Mais cela est une autre histoire. Une autre culture. Celle de la capitalisation d?un patrimoine.
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