Algérie

Patrimoine documentaire et audiovisuel



La mémoire à l?heure du numérique L?hôtel Riadh de Sidi Fredj (Alger) abrite, depuis hier, un séminaire sur « La conservation du patrimoine documentaire et audiovisuel ». Cette rencontre, qui s?étend sur trois jours, permet aux spécialistes algériens et étrangers en la matière d?aborder ce volet tout en le liant aux nouvelles technologies, notamment le numérique. Dans son intervention, le docteur Taybi relève que l?écriture constitue un élément qui « structure les identités et explique les dimensions des civilisations ». Ainsi, toute société engendre son propre modèle de préservation de son patrimoine. Certaines sociétés, tout en donnant de l?importance à l?écriture, optent pour la « mémorisation ». Aujourd?hui, avec l?avènement de nouvelles technologies, les pays accusant un retard quant à la préservation, à la protection et au stockage de leur patrimoine peuvent « reproduire leurs identités ». De son côté, Adela Hallaoua, ingénieur chimiste exerçant à la Bibliothèque nationale d?Algérie (BN), indique que le support documentaire et audiovisuel est exposé au quotidien à la dégradation du fait de l?humidité, la température, la pollution atmosphérique, les agents biologiques et l?homme, entre autres. Afin d?y remédier, il est impératif d?intervenir constamment pour préserver ce patrimoine. Il s?agit, à titre d?exemple, d?aménager des locaux adaptés, de transférer les stocks vers d?autres supports et de prendre des mesures pour qu?ils ne s?exposent pas au vol ou aux actes de vandalisme. Dans son intervention, le docteur Madjid Dahmane, du Centre de recherche sur l?information scientifique et technique (Cerist), explique que les documents peuvent contenir simultanément des textes, des images, des tableaux « tous combinés ». D?où le caractère « composite » du document. Comme l?archivage à long terme est une « obligation légale et déontologie ». Pour ce faire, il faut garantir à chaque document son « authenticité », sa « sécurité », son « intégrité » et sa « lisibilité ». Le locuteur cite trois technologies ayant trait à la conservation des supports documentaires et audiovisuels. Il s?agit, en premier lieu, de la procédure « migration ». Il s?agit d?« un transfert périodique d?une ressource électronique ». Suit ce qui est appelé l?« émulation ». Laquelle consiste à « créer un programme simulant un environnement informatique ». Enfin, il y a le recours à l?« encapsulation ». Celle-ci se présente comme un « moyen de regrouper autour du contenu lui-même les informations concernant les instructions nécessaires au décodage. Et qu?on peut lire par la suite avec des supports nouveaux ». La même voix insiste sur le fait que la conservation du patrimoine documentaire et audiovisuel ne peut se développer sans volonté politique. A entendre les intervenants, il est permis de déduire que ennemi du patrimoine est surtout l?homme de par sa culture d?amnésie et de destruction. En parallèle, sans volonté politique, toute initiative entreprise dans l?espoir de sauvegarder la mémoire se soldera par un échec. On se demande pourquoi, en Algérie, la peur de la mémoire est érigée en culture.


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