Algérie

Patrimoine audiovisuel et cinématographique : L'urgence d'un plan de sauvegarde



«Rendre hommage aux réalisations accomplies par l'État dans le domaine de la lutte contre les atteintes, les préjudices et les dommages causés aux biens culturels et témoigner une reconnaissance à tous ceux qui mettent leur savoir-faire au service de la préservation du patrimoine et des valeurs culturelles de la nation»

Le leitmotiv de notre ministre de la culture, ne souffre d'aucune ambiguïté. Mais les déclarations chaleureuses ne suffisent plus. Le dossier est certes, épineux et sa prise en charge nécessite, non seulement une logistique et des moyens financiers colossaux, mais en plus, compte tenu des règles de conservation coûteuse en terme de ressources humaines et financières, la valorisation d'un patrimoine audiovisuel n'est guère envisageable à l'échelle d'un pays. Les Européens ont bien compris cela. Pour faire resurgir les images du passé et leur immense richesse historique et culturelle, ils ont commencé par unir leurs efforts. Profitant de la célébration du mois du patrimoine culturel, placé cette année sous le thème «Patrimoine culturel et sécurisation», nous souhaitons, encore une fois, alerter les responsables pour une prise en charge urgente de nos fonds patrimoniaux audiovisuels et cinématographiques, aujourd'hui en péril. Ces ?uvres de l'esprit, entendues comme l'essence de la créativité des hommes et des femmes, se trouve aujourd'hui dans un état de déliquescence avancé. Ce patrimoine, « part essentielle de la mémoire des hommes d'aujourd'hui, faute d'être transmis aux générations futures dans sa richesse et dans sa diversité, risque d'amputer l'humanité d'une partie de leur conscience de sa propre durée. » (1)

L'intégration de l'image dans les collections des bibliothèques publiques, nées aux Etats Unis et au Canada où elle était largement répandue dans les années 7O, a servi de catalyseur en France où l'introduction des images et des sons dans les bibliothèques Françaises remonte à l'année 1977, avec l'ouverture de la bibliothèque d'information du Centre Georges Pompidou à Paris. Depuis, de nombreuses vidéothèques thématiques (en art lyrique, en photographie…) ont vu le jour à côté des médiathèques généralistes. Des fonds consultables sur place offrent aujourd'hui à tout un chacun la possibilité de revisiter le patrimoine audiovisuel jusqu'alors inaccessible. Sous d'autres cieux, à côté des musées pour la peinture et la sculpture, à côté des théâtres et des conservatoires, existent des médiathèques, des filmothèques, des photothèques et des vidéothèques, lieux de mémoire et éléments essentiels du dispositif de restauration des supports anciens, de conservation et de valorisation du patrimoine audiovisuel et cinématographique. La FIAF (Fédération Internationale des Archives du Film), tout comme l'ACE (Association des Cinémathèques Européennes, qui regroupe une cinquantaine d'institutions) et l'UNESCO, ont maintes fois sonné l'alarme afin que des mesures urgentes soient prises. L'opération nitrate, entamée il y a un peu plus d'une décennie, est considérée comme une première étape dans la voie de la restructuration des produits filmiques. Son objectif : enrayer la dégradation des films sur supports de nitrate de cellulose et limiter les risques d'incendie.



Comment sauvegarder notre capital patrimonial en perdition ?



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)