Béjaia - Site archéologique de Mlakou, ruinesl’antique Petra	(Commune de Seddouk, Wilaya de Béjaïa)

Patrimoine archéologique de Béjaïa : Le site de Mlakou abandonné Les ruines d’un château de l’antique Petra exhumées en 2014



Patrimoine archéologique de Béjaïa : Le site de Mlakou abandonné Les ruines d’un château de l’antique Petra exhumées en 2014

Le site archéologique de Mlakou, situé non loin du village Akhenak, à près de 10 km du chef-lieu communal de Seddouk est, pour ainsi dire, tombé en déshérence.

Depuis 2018, plus aucune opération de fouille n’est menée sur les ruines de ce château de l’antique Petra qui n’a sans doute pas fini de livrer tous ses secrets, ni de révéler tous ses mystères. Pis encore, le site est livré à l’abandon, exposé à la dégradation et en butte à la déprédation et au pillage.

Pour toute protection, on a érigé un semblant de clôture qui part en lambeaux. A l’entrée du site, une petite plaque métallique rongée par la rouille, rappelle la présence du «site archéologique de Mlakou».

L’archéologie préventive étant le ventre mou de cette discipline en Algérie, c’est par pur hasard que des traces de ruines de cette cité antique avaient été exhumées en avril 2014, à la faveur des sondages sur le tracé de la pénétrante autoroutière. Les campagnes de fouilles entreprises à partir du mois de mai de cette même année, par une équipe de chercheurs de l’institut d’archéologie de l’université Alger 2, appuyée par des archéologues d’autres universités du pays, avaient mis au jour des tessons de céramiques, des pièces de monnaie, des pressoirs à huile et à vin, des restes de sépultures et des pans de murailles …

Les conclusions tirées de la lecture et de la datation du mobilier fragmenté, ainsi que l’analyse des vestiges immobiliers découverts in situ, ont corroboré les données historiques et lithographiques disponibles, dont la plus importante est l’inscription de Petra, exposée au musée des antiquités d’Alger.

Des documents épars décrivent l’antique Petra, localisée sur un domaine agricole et adossée à une butte surplombant la vallée de la Soummam, comme un château ayant les fonctions et les mensurations d’une ville. Sa propriété est attribuée à Semmac, un des fils du roi berbère Nubel et allié de Rome. A la suite d’une querelle sur la gestion de l’héritage familial, Semmac est assassiné par son frère Firmus. La réaction de Rome est immédiate. Une campagne militaire conduite par le général Théodose est dépêchée.

A partir de Lugdunum (Lyon), il débarque à Igligli (Jijel) avec un contingent important. Théodose prend en main les troupes africaines de l’armée romaine et installe son camp à Tubusptu (Tiklat), près de la ville d’El Kseur. La guerre s’achève par le suicide de Firmus, la destruction du château de Petra en l’an 372 et la libération des localités sous l’emprise de Firmus : Icosium (Alger) et Caesarea (Cherchell).

La valeur archéologique et historique avérée de ce patrimoine immatériel a débouché sur son classement dans l’inventaire supplémentaire des biens culturels de la wilaya de Béjaïa, en date du 23 février 2017. Au regard de la loi n° 90/04 portant protection du patrimoine culturel, cette ouverture d’instance est «une mesure de protection qui, sans avoir le bénéfice du classement, jouit de tous les effets du classement pendant une durée déterminée qui ne dépasse pas dix ans». Passé ce délai, dispose ce texte, le bien en question bénéficie, soit d’un classement définitif, ou alors il est radié de la liste dudit inventaire.

Néanmoins, ce mécanisme de sauvegarde révèle l’insuffisance d’appropriation de l’échelle de protection de ce genre de patrimoine relevant d’un bien immobilier archéologique et, qui plus est, renvoie à une valeur de portée nationale, voire internationale, dépassant de ce fait le champ de compétence de la wilaya. Le site antique de Mlakou est donc protégé, de par sa nature même.

Il dépasse l’échelle du choix, de l’appréciation et de la délibération nationale. La loi n° 90/30 portant loi domaniale stipule que «les sites archéologiques font partie du domaine public artificiel». Leur protection relève des attributions régaliennes de l’Etat. C’est un acte d’appropriation et de reconnaissance de leur valeur patrimoniale.




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