De véritables trésors ayant trait aux vestiges nationaux remontant à la préhistoire de l'Algérie, ont été mis à jour par de jeunes chômeurs dans la wilaya de Boumerdès.
Ces trésors ont été dûment remis au patrimoine national par le biais de services chargés de la culture dans cette wilaya, mais sans la moindre compensation à même d'inciter à agir dans le sens de préserver et enrichir ce patrimoine culturel historique. D'autant que ces services auraient beaucoup à gagner en encourageant la recherche et les découvertes de tout ce qui a trait au patrimoine national archéologique, comme il est bénéfique pour les deux parties (le service Patrimoine et le chercheur) de compenser matériellement tout effort dans ce type de découverte. Dernièrement, Brahim A. de Dellys, Ahmed Haroun, de Naciria et Said Chetta, de Legata (Boumerdes), ont été reçus en notre bureau à Tizi Ouzou pour nous informer de leurs découvertes.
Ces jeunes ont remis, comme le leur a "dicté" leur conscience, des objets découverts, d'une valeur inestimable, au service concerné de la culture dans la wilaya, en contrepartie de décharges dûment signées et cachetées. Ces trésors sont notamment constitués de pièces de monnaie en or et en argent. La logique voudrait que les auteurs de ces découvertes soient encouragés par des compensations en vue de les inciter à persévérer, à préserver et à protéger ces objets de valeur contre tout acte de dilapidation.
Chômeurs de leur état, ces jeunes espéraient au moins quelque contrepartie de la part du département de la culture, qui, pourtant, en matière de dépenses, n'en lésine pas, parfois pour du quasi superflu. A. Brahim, 30 ans, doué en plongée sous-marine depuis son enfance, a pu tirer, depuis 2005, des fonds marins à travers les côtes allant de Boumerdès à Bejaïa, des objets de valeur (monnaie en argent et en or), dont le cours remonte à l'ère des Almohades (XIIème – XIIIème siècle environ). Notre jeune plongeur a remis ces précieux objets aux représentants du ministère de la Culture dans la wilaya. Or, la place de personnes pareilles aurait été plus utile dans quelque service approprié relevant de ce Département pour aider à repérer et recenser les sites en mer renfermant de ces trésors.
Toujours en matière de découverte archéologique, Haroun Ahmed du village Iweryachene, dans la commune de Nacéria, a découvert, lui, en mars 2009, un trésor de 903 pièces de monnaie en argent, de forme rectangulaire, contenues dans une amphore, alors qu'il entamait des fondations dans son terrain pour la construction d'une maison, après avoir bénéficié de l'aide de l'Etat à l'habitat rural. De ce lot de monnaies, dont le cours remonte à l'ère des Fatimides, il en extraira deux pièces portant cette inscription en arabe : "Allah Rabouna, Mohamed Rassoulouna, El Mahdi Imamouna"(Allah est notre Dieu, Mohamed est notre Messager, El Mahdi est notre Imam). Le lot est remis au service de la culture dans la wilaya de Boumerdes.
De son côté, Chetta Saïd, un autre chômeur de Legata, a découvert, dans les mêmes conditions, en février 2009, un trésor similaire de 703 pièces de monnaie en argent, de forme ronde, datant aussi de la dynastie des Fatimides. Aussi, lésiner à récompenser ce type de découvertes, concourrait assurément à encourager, indirectement, le trafic et la dilapidation de ce précieux patrimoine, par trop convoité, sachant sa valeur marchande dans les souks de la fraude, notamment avec des étrangers.
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Posté Le : 07/06/2019
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Mokhtar Y
Source : Publié dans El Watan le 01 - 05 - 2011