Algérie

Patrimoine Algérie Centre arabe d’archéologie (CCA) rebaptisé «Complexe algérien de l’archéologie»



Patrimoine Algérie  Centre arabe d’archéologie (CCA) rebaptisé «Complexe algérien de l’archéologie»
La ministre de la Culture et des arts s’est rendue dimanche dernier à Tipasa pour officialiser l’installation de trois institutions qui relèvent de son secteur au niveau du bâtiment, du désormais Centre arabe d’archéologie (CAA).
Il s’agit de l’Ecole nationale de conservation, restauration, des biens culturels (ENCRBC) qui sera dirigée par Hamza Mohamed Chérif, un établissement sous la double tutelle, en l’occurrence le ministère de la Culture et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du Centre national de recherche en archéologie (CNRA) dirigé par Mme Amel Soltani, qui compte moins de 30 chercheurs, et enfin l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGBEC), avec à sa tête Dahdouh Abdelkader.
Pour rappel, durant les travaux de la 17e conférence arabe sur le patrimoine archéologique civilisationnel qui s’est tenue du 22 au 27 décembre 2003 à Nouakchott (Mauritanie), certains pays arabes avaient voulu s’accaparer de l’unique centre arabe d’archéologie.
Le choix s’est porté sur l’Algérie qui avait présenté des arguments solides, pour abriter le CAA, qui dépendra de l’Alecso (organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences), dont le siège se trouve à Tunis. L’Alecso est constituée de 22 pays de la Ligue arabe.
En raison des difficultés rencontrées pour dénicher un terrain, l’Algérie a réussi à trouver une surface de 41 000 m2, située à l’entrée Est de Tipasa, un pôle d’archéologie par excellence pour ériger ce joyau architectural.
Une enveloppe financière d’un montant avoisinant 2 milliards de dinars avait été affectée par l’Algérie pour ce projet, dont la construction était assurée par le Groupe Benhamadi.
La pose de la 1ère pierre pour entamer les travaux avait eu lieu au mois d’août 2012. Ce projet culturel avait fait l’objet de plusieurs visites des ministres de la Culture, Khalida Toumi, Nadia Labidi et Azzedine Mihoubi, d’une part, et, d’autre part, de celle du Directeur général de l’Alecso qui était accompagné par Labidi Nadia.
Etrangement, les pays arabes avaient boudé l’Algérie, en refusant de participer financièrement à la construction de ce Centre arabe d’archéologie, comme cela avait été convenu lors de leur réunion à Nouakchott.
Les pays arabes avaient failli à leurs engagements
17 années après la décision de la création d’un centre arabe d’archéologie en Algérie (27 décembre 2003), la ministre de la Culture, Bendouda Malika officialise l’installation de trois établissements du secteur de la culture en lieu et place du Centre arabe d’archéologie (CAA).
«Nous venons de prendre la décision de la récupération de cette infrastructure pour l’Algérie, surtout après le refus des autres pays, déclare-t-elle, notre pays est pourvu d’une superficie de 2,4 millions km2 de patrimoine, nous profitons de l’investissement engagé par notre Etat, nos chercheurs et nos universitaires doivent tirer profit de ce bel édifice que nous venons donc de récupérer ici à Tipasa, le cadre y est déjà, d’autant plus que le financement a été assuré uniquement par l’Algérie, nos chercheurs vont l’exploiter judicieusement dans l’intérêt du patrimoine culturel national ; quant à son inauguration, elle aura lieu plus tard», précise la ministre de la Culture.
«Il ne s’agit plus de rester à l’école tout simplement, déclare l’historien et archéologue Khelifa Abderrahmane, le terrain est tout indiqué pour faire de la pratique en matière de restauration de la mosaïque par exemple, les étudiants devront à présent utiliser judicieusement leurs connaissances théoriques compte tenu de la proximité du site archéologique de Tipasa avec l’université et le Centre de recherche archéologique et l’Ecole nationale de réhabilitation», conclut-il.
Des enseignants de l’ENCRBC avaient interpellé la ministre de la Culture pour lui faire part des difficultés qu’ils rencontrent en matière de transport et de logement. Cet établissement de formation qui dépend de deux ministères ne peut pas fonctionner normalement. Il sera bloqué. A l’issue de leur formation à l’ENCRBC, les étudiants ne sont pas recrutés. Ils sont livrés à eux-mêmes.
Beaucoup avaient quitté le pays.
Après avoir pris acte des préoccupations des enseignants et précisé qu’elle est à la tête du ministère depuis moins d’une année, la ministre de la Culture a promis que les problèmes soulevés seront pris en charge. «Nous vous remercions pour votre visite et votre écoute Mme la ministre», déclare un enseignant. «Enfin il y a quelqu’un qui ne m’a pas critiquée», conclut-elle en souriant au milieu de l’assistance.
L’ex-CAA sera appelé selon des sources proches de la ministre le Complexe algérien d’archéologie de Tipasa.



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