La wilaya de Tizi Ouzou recèle des vestiges archéologiques de grande valeur.
Les fouilles archéologiques dans l’antique Iomnium (Tigzirt) reprendront prochainement, avons-nous appris de la conservatrice et chef de service chargée des arts et de la littérature à la direction locale de la culture, Mlle Djatit Farida. Pour cette spécialiste du domaine, la relance des chantiers de fouille est importante aujourd’hui pour reconstituer l’histoire de la région qui demeure fragmentaire.
La richesse et l’importance du site de Tigzirt a attiré la curiosité de plusieurs chercheurs français qui ont effectué des fouilles depuis sa découverte en 1886 jusqu’à 1954, rappelle Mlle Djatit. Ces travaux ont été repris après l’Indépendance par l’Institut national d’archéologie d’Alger (INA), en collaboration avec l’Agence nationale d’archéologie (ANA). En 1990, cet organisme, en collaboration avec l’INA, a mené une campagne de sauvetage archéologique et de nettoyage du site.
Autres travaux effectués : fouille au niveau de la place dallée, casernement et sud du temple, par l’INA, sondages sur la partie nord du promontoire du site par l’antenne archéologique, en collaboration avec l’INA. En 2001, d’autres sondages ont été menés sur la petite plage de Tigzirt par l’antenne archéologique locale. «Notre espoir aujourd’hui réside dans la relance des fouilles terrestres et subaquatiques.
En plus du site classé, la mer doit faire l’objet d’une inscription d’un projet d’exploration et d’investigation dans le domaine afin de mettre la lumière sur l’histoire de la région, enrichir les collections du musée de Tizi Ouzou et, permettre la création d’un musée spécialisé à Tigzirt, pourquoi pas», explique la conservatrice. Les fouilles, les sondages, la recherche scientifique en général, sont à encourager, plaide cet archéologue pour permettre l’identification, la connaissance, la préservation et la mise en valeur de ce riche patrimoine.
Présence amazighe depuis la préhistoire
La wilaya de Tizi Ouzou recèle un patrimoine historique et archéologique considérable. «La préhistoire et la protohistoire nous ont légué des traces indélébiles que nous retrouvons au niveau de plusieurs sites tels que Tigzirt, Azeffoun, Boudjima, Draâ El Mizan, Azazga, Yakouren, pour ne citer que ceux là», précise notre interlocutrice.
Et d’ajouter : «Les multiples industries lithiques qu’on retrouve éparses çà et là sont un témoin indiscutable de l’occupation de l’homme préhistorique du territoire de la wilaya. Les inscriptions libyques, les gravures rupestres, les huileries creusées dans le roc, les monuments funéraires d’Ath R’houna, sont une preuve incontestable de l’occupation amazighe au sol depuis la préhistoire jusqu’au moment où l’histoire de la région se mêle à l’histoire romaine.»
C’est dans l’Antiquité que la présence romaine dans la région est la plus importante, dit-elle, en comparaison à celle des Byzantins et des Turcs, où plusieurs villes importantes ont été construites, notamment à partir de 25 Av-J.C, telles que Rusasus (Azzefoun), Rusippisir (Taksebt), Iomnium (Tigzirt), Bida, Djemaâ N’Saharidj, ainsi que plusieurs postes d’observation à Tikobaine, Ichikar (Makouda), et à Aïn Faci (Draâ Ben Khedda) en plus des traces de fermes dans les environs de Cheurfa (Tigzirt), et à Azeffou.
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Posté Le : 06/09/2017
Posté par : patrimoinealgerie
Source : El Watan 13.06.2017