Algérie

Pathologies mentales : Des bénévoles au secours des malades



Une convention de lancement d'un projet humanitaire a été signée la semaine dernière, entre l'association des parents et amis des malades mentaux Yasmine, dirigée par Malek Amirouche, et le propriétaire du lot de terrain qui recevra cette l'infrastructure, M. Si Nacer Abdenour, au terme d'une journée d'information sur l'handicap mental. Le projet consiste en la réalisation « d'une ferme thérapeutique au profit des malades mentaux de la wilaya de Tizi Ouzou », ont expliqué les responsables de cette association. L'objectif de la démarche est la réadaptation et le soutien à l'intégration sociale des personnes confrontées à des problèmes de fonctionnement dans leur quotidien par l'apprentissage et la formation aux activités manuelles. Pour le financement du projet, le Dr Amirèche Rabah, psychiatre, explique : « Nous allons solliciter tous ceux qui ont un rapport direct avec ce projet, tels que les ministères de la Santé, de l'Agriculture, des organisations non gouvernementales (ONG) qui travaillent dans l'humanitaire et autres. Nous comptons aussi sur les dons de particuliers et les entreprises activant au niveau de notre wilaya. » La ferme sera gérée par l'association qui mettra en place une équipe pluridisciplinaire et d'ergothérapeutes qui aideront à la réintégration des patients dans leur milieu social.L'assiette qui accueillera le projet s'étend sur 5 ha et se situe au village Oumlil, dans la commune d'Aït Oumalou, daïra de Tizi Rached. Au cours de la même journée, le Dr Amirèche a animé une conférence-débat autour du thème « Handicap mental », au cours de laquelle il a regretté le fait qu'il n'y ait pas suffisamment d'engagement de l'Etat dans ce domaine. « Dans notre pays, les maladies mentales représentent une population très importante mais les investissements à sa prise en charge restent en deçà des besoins, puisque l'Etat n'est préoccupé que par les questions économiques et sécuritaires », a encore estimé le médecin. Selon les statistiques, le nombre de malades mentaux est estimé à 6,6 millions au minimum dans le pays. D'après la même source, le nombre de patients atteints de schizophrénie, à titre d'exemple, est évalué 300 000 personnes, soit 1% de la population algérienne.En matière de maladie infantile, « la wilaya de Tizi Ouzou ne dispose pas de moyens tel un centre d'internat de pédopsychiatrie. Si nous considérons tous les handicaps infantiles, c'est-à-dire les 10%, nous aurons quelque 3 millions d'handicapés mentaux dès leur naissance. Un enfant sur dix, peut naître aveugle, sourd, attardé mental ou à la suite de quelque incapacité physique, sensorielle ou mentale, peut éprouver d'autres difficultés dans son apprentissage scolaire, dans ses mouvements, son élocution, sa vision, son audition, dans l'établissement de ses relations humaines ou scolaires », soutient l'orateur. En outre, la société qui a tendance à stigmatiser et rejeter ces malades est également interpellée pour y contribuer.


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