Algérie

Passeurs de Méditerranée



Entre les deux rives de la Méditerranée il n?y a pas seulement comme une icône enkystée dans les imaginaires du Sud sublimant l?odyssée d?avoir fécondé l?Andalousie des lumières. Il n?y a pas non plus seulement les jeux mortels des jeunes desperados actuels brûlant leurs felloukas, comme on peut brûler une bougie par les deux bouts faute de pouvoir acheter un vrai faux visa pour le Nord. Il y a présentement aussi de nouvelles murailles qui se dressent. Celles des pays de l?Europe réussissant, au-delà de leurs différences et par le travail, à lancer des défis de concertation et d?unité d?action pour édifier des chantiers de développement commun. Celles de murailles aussi de gouvernants maghrébins ? dans l?espace le plus circonscrit d?intérêt à nous - dressant objectivement les peuples les uns contre les autres, pour « vivre » toujours, en 2007, à l?ère de tribus engagées en permanente guerres tribales. Celles d?autres murailles encore dressées dans une machiavélique entreprise commune aux pouvoirs en place et à de pseudo opposants galvanisés depuis une décennie par l?idéologie de l?islamisme politique pour promettre aux peuples l?enfer sur terre comme visa préalable au paradis. On sait ce que l?entreprise a donné sur les rives Sud, et plus cruellement encore en Algérie : les « identités meurtrières » (Amine Malouf) tuent d?abord avant de répondre à pourquoi. Au Liban, et affreusement encore en « Palestine trahie », comme disait le regretté Kateb Yacine, cette idéologie de mort, sécrétée d?abord par le wahhabisme du féodalisme colossalement dopé à l?or noir, est en train de supplanter toutes les armes d?autodestruction permises à des groupes militaires autoproclamés de « libération ». Directrice de l?Arab Reform Initiative, organisation basée à Paris, auteure de l?ouvrage La diaspora palestinienne (Presses universitaires de France) Bassma Kodmani apporte un singulier message à notre entendement, en ces jours anniversaires de quarante années de guerre israélo-palestinienne. « Le passé, écrit-elle, ce poison de l?intellect, selon Paul Valéry, le monde arabe n?a pas su le discuter et encore moins le dépasser. C?est en faisant sauter ce verrou qu?il sera alors possible de s?opposer aux pouvoirs en place et de promouvoir la démocratie et les libertés sans se voir accusé de trahison de la grande cause ; de questionner le poids des armées et des services de sécurité dans la vie des sociétés ; de remettre en question la pensée unique islamiste et d?entretenir des relations plus confiantes avec l?étranger et avec l?occident en particulier. »


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