Passe ton chemin

La maladie écrase le plus fort d'entre nous. Pas de répit pour celui qu'elle attaque. Ses proches précipités dans la spirale de la douleur et de l'inquiétude ne sont pas épargnés. Il faut panser ses plaies physiques et morales. Ces dernières plus difficiles à combattre. Elles vous font regretter votre vie passée. Elles vous rappellent à chaque instant ce que vous pourriez faire si la maladie n'était pas là à vous ronger de l'intérieur. Imperturbable, tenace et tranquille, elle, la maladie continue à s'accrocher.Ainsi, s'engage un bras de fer quotidien. Le moral lui est tantôt du côté du malade, tantôt du côté de la maladie. Il n'a pas vraiment de choix à faire. Il s'arrange du contrat passé entre le malade et sa maladie. Parfois, ces deux là trouvent un terrain d'entente et l'accalmie s'installe. On respire ensemble et on se fait quelques confidences. On s'explique. On fait un point d'étape comme on le ferait dans la conduite d'un projet. Ici, on parle de projet de vie. On veut continuer à vivre. De grandes conversations s'installent aussi et cette ennemie, la maladie, nous explique ses revendications. Elle voudrait bien nous laisser tranquille mais elle veut être sûre qu'on la prend au sérieux. C'est-à-dire que l'on se soigne, qu'on essaye de lui donner le change, qu'on la prend en compte dans l'intimité.Du côté du souffrant, il veut obtenir une reconnaissance. Celle de son combat pour guérir. Il voudrait qu'elle s'en aille, la maladie. Il faut la convaincre que leur route doit se séparer. Il faut donc y mettre beaucoup d'énergie. Il faut grandir avec elle et presque en faire une amie ; ne pas rompre la relation. C'est important de lui signifier qui est le patron lorsqu'elle tente une envolée inattendue. Ne pas la sous-estimer et la regarder en face. Cela vaut le coup de préparer le retour de la guérison. A quand mon tour '